2012/04/03

Le devoir du citoyen

 Ce devoir, c'est celui de s'informer, et d'informer. Plus exactement, dans nos sociétés au consentement fabriqué, c'est celui de bien s'informer, et de bien informer. Le citoyen ne doit pas rester un simple réceptacle, ou une courroie mécanique de transmission, il doit exacerber son rôle de relai actif de l'information. Chaque parole politique est aussi un acte de journalisme. 

En voici une illustration ce matin : Le Monde publie un article de Jean-Marc Ferry : "Les candidats face au défi européen".
Sachant l'importance absolument cruciale de ce thème pour la sortie de la crise systémique mondiale, il a attiré toute mon attention. 
Je dois dire que j'ai été immédiatement déçu par la couverture imparfaite du programme européen de François Hollande. Comme il n'est pas possible de commenter sur le site du Monde sans être abonné, j'ai donc immédiatement contacté l'auteur en personne. Le relai actif que j'ai mentionné.
Il m'a répondu aussitôt, et c'est avec son autorisation que je publie ici mon commentaire et sa réponse. Je l'en remercie sincèrement pour cette démonstration de transparence du débat entre citoyens, dans cette campagne aux enjeux historiques.

Monsieur Ferry,

vous écrivez dans votre article du 02/04 : "Sur le fond, il n'y a pas de vision institutionnelle novatrice concernant l'UE. [dans le programme de F. Hollande]"

Je tiens pourtant à porter à votre connaissance le discours suivant de F. Hollande sur l'Europe :

"L’Europe doit être aussi mieux gouvernée. C’est le rôle du Conseil européen, des chefs d’Etat et de gouvernement. C’est le rôle, aussi, des institutions communautaires – que je respecte. L’Europe a avancé quand elle a été capable d’avoir des chefs d’Etat et de gouvernement qui avaient une vision, mais aussi des institutions communautaires qui prenaient l’initiative, qui anticipaient, qui traduisaient, qui engageaient. Et un Parlement européen qui faisait entendre sa voix. Et c’est pourquoi nous devons aller vers une responsabilité encore plus grande de la Commission européenne devant le Parlement européen, et du président de la Commission européenne devant le Parlement européen."

Pensez-vous vraiment qu'il ne s'agit pas là d'une vision institutionnelle très novatrice concernant l'UE ? Et sans équivalent dans les discours des autres candidats ? Et à même de permettre enfin le contrôle de l'Europe par les citoyens au travers de représentants directement élus ?

Je suis disposé à en débattre avec vous, afin que vous puissiez publier un correctif de votre article, au moins pour rétablir cette vérité sur le programme de F. Hollande.

Cordiales salutations,

--Bruno Paul 
Transparence.me - Conscience Sociale - Democratie Agile - Twitter - Facebook - LinkedIn - Viadeo - G+
Et sa réponse :
Cher Bruno Paul,

Je vous remercie pour cette mise au point. Je me suis en effet indexé sur le programme (en ligne) du Parti Socialiste, et je reconnais ne pas avoir intégré ce discours de François Hollande, dont je partage le schéma en ce qui concerne le retour à la méthode communautaire, moyennant une légitimité renforcée du Président de la Commission (voire de l'Union en général), ce qui implique sans doute une réforme profonde de son mode
d'investiture.

Le Monde tenait à ce que j'évoque les programmes. J'ai donc dû en insérer dans mon article un (trop) rapide aperçu. Cependant mon souci principal était plutôt de faire passer l'idée relative à la sortie de crise.

Bien cordialement, JMF

Prof. Jean-Marc Ferry
http://users.skynet.be/sky95042

Chaire de Philosophie de l'Europe
Université de Nantes
jean-marc.ferry@univ-nantes.fr

Université libre de Bruxelles
jferry@ulb.ac.be

Dont acte.

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