2012/07/13

Where is the budget, there is the power

 There is a long and broad debate in the U.S. about the military spending, and specially this year because of the "Fiscal Cliff". But there is so little debate about the U.S. national security concept, and how it transforms a whole society. This is yet the true nature of things behind such a choice of governments. We have wrote a compilation of texts on this historical perspective.

The growth over time of the Defense budget (FDEFX graph below) is indeed astonishing :

Yes, but the overall federal budget has increased a lot in the same time :


So, let's calculate the percentage of Defense spending over the federal net outlays, and it's history :


Please note the bottom line is 20%, not 0%. This casts a new light on the Korean and Cold Wars.
We must also look with attention to the spending included and not included into FDEFX. And add some defense budget effort taken on Discretionary Budget after votes of the Congress (around 20% of this budget nowadays). We could then be around 30% of the overall budget nowadays.

Most of the time you will find military spendings only used as percentages of GDP, but this blurs the current absolute heavy weight of the U.S. :


I think the part of military spending in the overall budget is much more representative of the real powers in the country. When the federal government is seeking to cut some budgets to reduce expenditures, the real powers behind the scenes appear in direct light, like another political party. Deficit reduction and the automatic cuts scheduled to take effect in January 2013 are viewed as likely to figure in the autumn 2012 US presidential election, but the Congress can attempt at any time to cancel the $1.2 trillion sequester. The real strength of US democracy will effectively be challenged during these times, and the true powers of US deep state could emerge for everyone.

But wait : this Defense budget is financed mostly by debt emission, and at a large extent with US Treasury. Surely the FED is since few years the biggest holder of US Treasury, but many countries also hold them. Their citizens could insist on selling their assets in US Treasury, or even stop buy them and buy instead more... euro-denominated assets for instance.

Update 10/23 :
As anticipated, true powers of US have emerged clearly now for everyone : few hours ago, Obama and Romney have agreed to not cut Defense budget, or even to increase it. New law will be passed before Jan, 2 to modify 2011 Budget Control Act and currently planned military sequester.
Both candidates agree on this very fundamental topic. Because of this, remaining parts of the debate, and thus democracy in the US, is just a farce.

Update 12/3 :
[Add links into the introductory paragraph, and graphics below from our U.S. Debt's dashboard ]

  • U.S. Defense spending history (% GDP), using chained (2003) dollars, from 1910 to 2007 :

  • U.S. Defense spending history (% GDP), 1792-2015 :
A budget reflecting the never-ending war since 1940

  • Percentage of defense spending over the federal expenditures, history from 1946 :
% of defense spending : green line; right hand scale; quaterly updated

2012/07/12

How good are economists at forecasting the future ?


CBO economists certainly deserve a special award :

(clic to enlarge)

Source : US Treasury

You may also read "How good are economists at forecasting CPI ?" (Reuters, 2009/06)





2012/07/11

Les barbares financiers


Les financiers aiment se représenter en classe sociale très supérieure, une jet set bien au dessus des autres mortels. On leur invente des termes qui les isolent socialement, pour mieux les démarquer : on les appelle les working rich.

Pourtant les autres gens leur trouvaient bien des défauts, et notamment sur leur déficience morale. Des comparaisons cliniques avec les profils de psychopathes patentés ont déjà été dressées, sans compter que certains économistes comme Roubini commencent à évoquer la nécessité d'en lyncher un.

En plein scandale du Libor, connu des spécialistes depuis au moins 10 ans et qui ne sort qu'aujourd'hui aux yeux du grand public (donc encore un signe que la crise est un dévoilement, une chute du monde d'avant), voici publiée une nouvelle approche de ces déviants sociaux, qui présente l'intérêt d'être statistique et par auto-évaluation des concernés. On apprend ainsi que :
  • 24% des dirigeants de Wall Street et de la Bourse de Londres estiment que des conduites malhonnêtes ou illégales sont nécessaires pour réussir dans le monde de la finance (22% aux US, 25% au UK),
  • 16 % d'entre eux ont admis qu'ils n'hésiteraient pas à commettre un délit boursier, tel que le délit d'initié s'ils pouvaient s'en tirer sans poursuites,
  • 39 % des cadres interrogés estiment que leurs concurrents ont déjà pratiqué des activités illégales ou malhonnêtes (40% aux US, 36% au UK),
  • 30 % d'entre eux affirment que leurs salaires ou leurs bonus les poussent à enfreindre le code de déontologie (28% aux US, 32% au UK), et 23% affirment que d'autres pressions s'exercent pour qu'ils le fassent (19% aux US, 26% au UK),
  • 41% des interrogés seulement affirment qu'il est tout à fait certain que leur staff n'a pas eu besoin d'employer des pratiques non éthiques ou illégales pour gagner (43% aux US, 39% au UK),
  • Seulement 55% des interrogés affirment qu'ils ne commetraient pas d'activités illégales ou non-éthiques pour gagner 10 millions de $, 
  • 30% seulement des interrogés estiment que la repression des crimes financiers par la SEC/SFO est efficace (26% aux US, 34% au UK),
  • 14% des interrogés affirment qu'ils subiraient des répercussions négatives de la part de leur employeur si ils dénonçaient formellement un cas de violation de la loi ou de l'éthique; seulement 35% estiment certain que leur employeur ne le ferait pas.
Il ne s'agit pas de s'effaroucher devant ces chiffres, mais bien de comprendre que cette industrie est tellement gangrénée par les déficiences morales qu'il est impossible qu'elle reprenne d'elle même le droit chemin et abandonne ses mauvaises pratiques. Toute transformation sociale efficace dans ce groupe ne pourra venir que d'une pression accrue de l'extérieur, qui passe tout d'abord par un remplacement complet et rapide de tous les cercles dirigeants, dans tout cet écosystème. Inutile de dire que nous en sommes encore très loin. La conclusion sur laquelle nous devons donc nous appuyer pour anticiper les évènements à venir c'est que ces pratiques vont perdurer et encore davantage se renforcer, car elles s'apparentent à de la prédation nuisible. A la différence d'un parasite, un nuisible ne s'arrête jamais de lui même de dévorer. Il est insatiable.  Mais il n'est fort que parce que son hôte le laisse faire. Le système social évolue donc par à-coup brusques, et non pas par régulation continue et progressive. 
Au delà d'actions individuelles sporadiques, la première étape sociale à surveiller est la montée en puissance de la notion de crime financier dans le droit, et des retorsions effectivement entreprises. La deuxième étape est l'appui sur ce droit pour établir des barrières géographiques sur les flux financiers (ce qui est techniquement très aisé à réaliser), et sur l'éjection de certaines entreprises au delà de ces frontières, par décret. Socialement, le banissement est une solution bien plus efficace que le lynchage. Une forme plus temporaire est l'ostracisme, qui est lui aussi un mécanisme d'auto-défense populaire, un vote de défiance politique.

Sources de l'étude
Tricher est nécessaire selon 24 % des cadres de Wall Street et de la City, Le Monde, 07/2012