2013/09/15

The monetary war in seventy-one seconds

James Rickards has given few days ago a very interesting interview to Mineweb Radio in South Africa.

I consider this as the best summarized description of monetary war (so called 'currency war'), albeit a very short one.
I only disagree with a point : Rickards described 3 phases in the monetary war : 1921-1936 ; 1967-1987 ; 2010-now.
In fact, the current crisis is rampant since 1967. One major event has temporarily covered up the monetary crisis: the strategic partnership between US and China, which has sustained the international role of the US dollar, but without reforming any fundamental weaknesses. The CBGA first gold agreement in 1999 was a significant sign that the monetary crisis, like a dormant virus, was still there.
The US/China monetary partnership has been broken since 2009/10, and this has unveiled a new wave of the monetary crisis.
Here are a few pictures from my Research Pages to illustrate the major trends:

Data serie since 1985

U.S. : Velocity of M2 money stock (lhs; using GDP/M2); 
Velocity using M2 / StLouis Fed non-adjusted monetary base (rhs); 
Data series since 1959


2013/09/08

Carving #freedom, 4350 years before Paul Eluard

 [1] 
Urukagina, the leader of the Sumerian city-state of Girsu/Lagash, led a popular movement that resulted in the reform of the oppressive legal and governmental structure of Sumeria. The oppressive conditions in the city before the reforms is described in the new code preserved in cuneiform on tablets of the period: "From the borders of Ningirsu to the sea, there was the tax collector." During his reign (ca. 2350 B.C.) Urukagina implemented a sweeping set of laws that guaranteed the rights of property owners, reformed the civil administration, and instituted moral and social reforms. Urukagina banned both civil and ecclesiastical authorities from seizing land and goods for payment, eliminated most of the state tax collectors, and ended state involvement in matters such as divorce proceedings and perfume making. He even returned land and other property his predecessors had seized from the temple. He saw that reforms were enacted to eliminate the abuse of the judicial process to extract money from citizens and took great pains to ensure the public nature of legal proceedings. 

[2] 
As can be gathered from what has already been said about social and economic organization, written law played a large role in the Sumerian city. Beginning about 2700 B.C., we find actual deeds of sales, including sales of fields, houses, and slaves. From about 2350 B.C., during the reign of Urukagina of Lagash, we have one of the most precious and revealing documents in the history of man and his perennial and unrelenting struggle for freedom from tyranny and oppression. This document records a sweeping reform of a whole series of prevalent abuses, most of which could be traced to a ubiquitous and obnoxious bureaucracy consisting of the ruler and his palace coterie; at the same time it provides a grim and ominous picture of man's cruelty toward man on all levels—social, economic, political, and psychological. Reading between its lines, we also get a glimpse of a bitter struggle for power between the temple and the palace—the "church" and the "state"—with the citizens of Lagash taking the side of the temple. Finally, it is in this document that we find the word "freedom" used for the first time in man's recorded history; the word is amargi, which, as has recently been pointed out by Adam Falkenstein, means literally "return to the mother." However, we still do not know why this figure of speech came to be used for "freedom."     
[3]

[4]

[5]
Le Louvre Museum | number AO 24414 | Foundation tablet | Dimensions 25.7*13.7*7.2 cm  
En-metena E l. 9. 5. 5a
A sixteen-line inscription found on foundation tablets and bricks records En-metena's construction of the E-mus temple.
Translation:
iii 10 - iv 3) He cancelled obligations for Lagas, restored child to mother and mother to child. 
iv 4-5) He cancelled obligations regarding interest-bearing grain loans. 
iv 6 - v 3) At that time, En-metena built for Lugalemus, the E-mus ("House — Radiance [of the Land]") of Pa-tibira, his beloved temple, restoring it for him. 
v 4-8) He cancelled [obligations for the citizens of Uruk, Larsa, and Pa-tibira. 
v 9-11) He restored (the first) to the goddess Inanna's control in Uruk, 
vi 1-3) he restored (the second) to the god Utu's control in Larsa, 
vi 4-6) he restored (the third) t[o] the god Lugal-emus's control in the E-mus (in Pa-tibira). 

[6] 
Le roi En-metena (2404-2375) a régné sur la cité-état de Lagash. La tablette de pierre provient des fouilles effectuées à Tello, ancienne Girsu, située dans l'actuel Iraq. Elle était une pierre de fondation du grand temple de la ville de Bad-Tibira [l'E-mus de Pa-tibira]. Elle date d'environ 2400 av. J.C.  Elle est actuellement conservée au Musée du Louvre, qui l'a acquise en 1971.

[7] !! 
Pour la lecture des inscriptions, la numérotation des cartouches par Frayne se suit de bas en haut et de gauche à droite.
 


[8]
... 
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
...

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer 
Liberté 
(Paul Eluard, 1942) 

Références:

[1] (S.N. Kramer, 1897 – 1990 ; From the Tablets of Sumer: Twenty-Five Firsts in Man's Recorded History, 1956) 
[3] (K. D. Irani, M. Silver ; Social justice in the ancient world, 1995)
[4] (J.S. Bergsma ; The Jubilee from Leviticus to Qumran: A History of Interpretation, Volume 115, 2007)   
[6] Références complètes de la tablette de pierre : Musée du Louvre
[7] Source des images de la tablette et sa localisation dans le musée, pour conclure ces 15 heures de recherche dans notre mémoire commune.
[8] (Paul Eluard, 1895 - 1952 ; Poésies et vérités, 1942)

2013/09/03

Contribution au débat national sur la Syrie

Depuis le 21 Août, les évènements s'accélèrent autour de la crise Syrienne.

Il est fort possible que cette pression retombe après le G20 en fin de semaine, ce qui représenterait d'ailleurs un moyen diplomatique puissant pour bouleverser le programme de cette rencontre au plus haut niveau, la toute première du genre organisée hors d'un territoire controlé par un pays de l'OTAN ou dans la sphère d'influence immédiate des USA. Ce programme prévoyait de mettre enfin au centre de la table le problème le plus crucial de notre temps, celui de la modification en profondeur du système monétaire international (en commençant par de nouvelles modifications des droits de vote au FMI). La prochaine fenêtre d'opportunité après Moscou n'est pas encore connue, puisqu'en 2014 c'est l'Australie qui organisera la réunion. 

Cependant je pense nécessaire, en plus de demander un débat public sur les fameuses preuves qui accableraient nous dit-on le régime de Bachar el-Assad, de contribuer sans plus attendre à ce débat.

Il s'agit d'abord de replacer la raison, et non pas la raison d'Etat, au centre. Il s'agit de mériter notre liberté, en luttant chaque fois qu'elle pourrait être rognée. Comme nous l'a dit Thomas Jefferson: "Si une nation  civilisée s'attend à pouvoir être ignorante et libre à la fois, elle s'attend à quelque chose qui n'a jamais existé et qui n'existera jamais."

1/ Sur le constat d'utilisation des armes chimiques
Ce constat est en train d'être effectué par des inspecteurs de l'ONU. Leur rapport complet, incluant toutes les pièces médico-légales, devrait être immédiatement rendu public. Publier une synthèse est notoirement insuffisant, depuis que l'on sait que ces inspecteurs peuvent ceder à de très fortes pressions de la part de l'ONU, comme le relate l'ancien inspecteur de l'ONU Scott Ritter dans son livre.

2/ Sur les moyens nécessaires à l'emploi d'armes chimiques le 21 Août
Le récent document déclassifié par la France décrit en synthèse ces moyens utilisables par le gouvernement Syrien. Il est insuffisant. En particulier il ne décrit pas les moyens effectivement utilisés le 21 Août, en commencant par les vecteurs (quel est l'intérêt de mentionner les SCUDs si ceux-ci n'ont pas été utilisés?). Il mentionne également en conclusion:
"Nous estimons enfin que l’opposition syrienne n’a pas les capacités de conduire une opération d’une telle ampleur avec des agents chimiques. Aucun groupe appartenant à l'insurrection syrienne ne détient, à ce stade, la capacité de stocker et d'utiliser ces agents, a fortiori dans une proportion similaire à celle employée dans la nuit du 21 août 2013 à Damas. Ces groupes n’ont ni l’expérience ni le savoir-faire pour les mettre en œuvre, en particulier par des vecteurs tels que ceux utilisés lors de l’attaque du 21 août."
Et qu'en est-il d'estimer cette capacité pour des groupes n'appartenant ni à l'authentique insurrection syrienne, ni au gouvernement syrien, et dont on sait qu'ils sont actifs sur le territoire? Pourquoi limiter la recherche de coupables à deux parties seulement ?

3/ Sur le mobile d'utilisation des armes chimiques
Le même document se limite à nous dire:
"il est clair, à l’étude des points d’application de l’attaque, que nul autre que le régime ne pouvait s’en prendre ainsi à des positions stratégiques pour l’opposition."
Et qu'en est-il si l'opposition ou un autre groupe avaient décidés de sacrifier la population et ces positions pour justement provoquer des retorsions gravissimes sur le gouvernement syrien? Qu'en est-il si les armes conventionnelles avaient été bien utilisées par le gouvernement syrien, et les armes chimiques par d'autres groupes sur les mêmes cibles? En plus de simples présomptions ou de la présence d'un mobile, quelles preuves avons-nous que les armes chimiques ont bien été utilisées par ceux rapidement dénoncés des gouvernements français et américains, et par nul autre? 
Tous les groupes présents en Syrie ayant des mobiles suffisants pour utiliser ces armes, l'existence d'un mobile ne peut constituer une preuve, même indirecte.

4/ Sur la défense du droit international, la coalition et les moyens de réponse envisagés
Comment le gouvernement français actuel peut-il envisager un instant de participer à une coalition au côté des Etats-Unis, sachant les crimes commis par le gouvernement et les moyens armés de ce pays en particulier au Moyen-Orient et encore impunis, et sans les dénoncer avec autant de vigueur que ceux reprochés au gouvernement Syrien? Comment politiquement cette coalition ne serait-elle pas un aveu de partager les mêmes vues, sinon pire: les mêmes valeurs?

Comment peut-on imaginer vouloir défendre le droit international comme le déclare Mr Ayrault, et s'associer avec le pays qui le viole le plus systématiquement sans subir de retorsions, en particulier depuis le parjure de Colin Powell à l'ONU et l'attaque injustifiée de l'Irak, et l'emploi en Irak de bombes au phosphore et d'armes à l'uranium, qui sont aussi des armes interdites par le droit international? 

Pourquoi, si le gouvernement français est si sûr de la culpabilité du gouvernement syrien, ne pas monter une coalition avec la Russie par exemple pour apporter "une réponse proportionnée sans renverser le régime de Bachar el-Assad" comme l'a déclaré le gouvernement français? 

Comment imaginer qu'après la Libye et l'Iraq un bombardement par des missiles de croisière (ouvertement annoncé par les Etats-Unis, qui mentionnent même le chiffre de 200 missiles) constitue cette "réponse proportionnée sans renverser le régime de Bachar el-Assad"?

Comment imaginer "empécher le régime syrien de toute nouvelle utilisation d'armes chimiques" (je cite) sans détruire l'intégralité de son stock, et donc sans associer nécessairement des bombardements avec une occupation au sol de longue durée, comme en Irak? 

En tant que citoyen français, j'attends des réponses à toutes ces questions, et j'attends surtout de mon gouvernement qu'il en partage de solides, afin que notre nation prouve encore qu'elle est libre.