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2014/03/15

La politique profonde et l’Etat profond

[La version en anglais de cet article est publiée ici - English translation is published here]

Le terme de « politique profonde » (deep politics) a été forgé par le Pr. Peter Dale Scott. La première mention dans un ouvrage remonte à ma connaissance à l’année 1993.[1] Dans ce livre figurent aussi les termes de « système politique profond » (deep political system) et de son étude (deep political analysis). 

L’objectif de cet article est de synthétiser les définitions proposées et celles des termes associés. L’approche de la politique profonde est fondamentale et essentielle pour mieux comprendre les mécanismes de la légitimité du pouvoir dans le monde politique moderne. Elle constitue l’ouverture d’un nouveau et immense champ en sciences politiques, comparable à la diffusion du Prince de Niccolò Machiavelli.

Avec la montée en puissance depuis la deuxième guerre mondiale des systèmes socio-techniques occultés du Parlement - comme les systèmes de surveillance massive des citoyens - il s’agit selon nous d’une approche complète du fonctionnement du pouvoir, de la conception des enjeux jusqu’au prises de décision qui devient bien plus pertinente. Soulignons cependant que des événements provoqués par la politique profonde (deep events) ont été recensés depuis la République romaine. Sa pertinence n’est donc pas limitée à un certain pays d'Amérique du XXIème siècle. Elle est symbiotique du pouvoir dans un pays, et valable en tous temps et en tous lieux, à des degrés et échelles diverses.

Il est d’une importance capitale pour la société civile de chaque pays de pouvoir poser un mot sur ce danger, qui s’il n’est pas traité peut conduire à la mort une démocratie.[2] Si on a un mot à sa disposition pour décrire un concept, alors on peut en débattre et l’aborder comme un vrai problème, pas comme un risque évanescent, ou la peur vague d’une nuit sans lune.[3] Aux Etats-Unis la société civile s’est emparée de cette approche et a publié plus de 32000 pages depuis 1995 [4] pour éclaircir de manière complète, cohérente et publique tous les détails entourant la mort de JFK, ce que l’Etat public américain s’est toujours refusé à faire depuis 50 ans.

La littérature académique sur les Crimes d’Etat contre la Démocratie (SCAD), c’est-à-dire in fine contre les citoyens, existe mais est encore très restreinte.[5] Cela est justifié par l’exceptionnelle difficulté sociétale de publier sur ce sujet depuis les années 40 et par le fait qu’elle vient dans un deuxième temps consolider les apports théoriques des nombreux ouvrages et essais de la société civile (dont des universitaires), documentant rétrospectivement les SCAD dans une démarche historiographique.[6]

A partir de novembre 1996 [7] apparait dans des interviews et ouvrages politiques le terme d’« Etat profond » (deep State), tout d’abord dans le cadre de la Turquie.[8] Démirel, ancien Président de Turquie, a ainsi déclaré [9]:
“Il y a un Etat profond et un autre Etat [...]. L'Etat qui devrait être véritable est celui de secours, celui qui devrait être de secours est le véritable (There is one deep state and one other state, […]. The state that should be real is the spare one, the one that should be spare is the real one.)”
Le premier ministre Erdoğan a également déclaré [10] :
Chaque Etat a son propre Etat ​​profond; c'est comme un virus; il réapparaît lorsque les conditions sont favorables. Nous continuons la lutte contre ces structures. Nous ne pouvons pas bien sur prétendre que nous l'avons complètement éliminé et détruit parce qu'en tant que politicien, je ne crois pas qu'un État dans le monde a été capable de le faire complètement.
 (Every state has its own deep state; it is like a virus; it reappears when conditions are suitable. We continue fighting these structures. We cannot of course argue that we have completely eliminated and destroyed it because as a politician, I do not believe that any state in the world has been able to do this completely.)”
Il est très significatif de remarquer qu’un concept connexe (l’Etat dual) avait été proposé par Fraenkel en 1941 pour caractériser l’Allemagne Nazie.[11] Ce dernier estimait que le régime nazi se composait, en fait, de deux états distincts: l'un «normatif», l'autre «prérogatif». Dans le premier la bureaucratie administrative et judiciaire fonctionne selon des règles, dans le second le Parti, et plus particulièrement la Gestapo, travaillent sans la moindre contrainte juridique ultime. Le deuxième, bien sûr, possède un pouvoir complet pouvant arbitrairement remplacer le premier sur tout ou partie de ses actions.

Il est pertinent de mentionner le discours du Général MacArthur à Cleveland le 6 septembre 1951, au cours duquel le journal Mt. Vernon Register-News a rapporté :
[...] il cita le Département d'Etat comme un exemple de ce qu'il a appelé une "dérive régulière vers un régime totalitaire." Il a dit que le Département est en train d'assumer la position d'un "premier ministre." [11b] 
Le journal Sarasota Herald Tribune a donné d'autres détails :
Le Général Douglas MacArthur a déclaré jeudi soir qu'il notait une "dérive régulière vers un régime totalitaire" et la suppression des libertés individuelles aux Etats-Unis.
Lors d'un discours hérissé d'attaques contre l'Administration Truman, il a dit que si cette tendance n'était pas stoppée, elle pourrait conduire à une dictature.
"Cette dérive a entraîné une relation paternaliste de plus en plus dangereuse entre le gouvernement fédéral et les citoyens, avec la prolifération d'agence après agence ayant pour but de contrôler l'individu, "le grand affirmé. 

Le discours, dans lequel il a déclaré que les dirigeants de l'Administration [au sein du gouvernement] ne sont pas dignes de confiance,... [11c] 
Le  San Bernardino Sun a rapporté :
Son discours, le dernier d'une série d'interventions politiques majeures, a été consacré presque autant aux questions nationales que de politique étrangère. Il comprenait quatre points essentiels :
1 . Que "nos dirigeants" ont perdu la victoire militaire acquise dans la deuxième guerre mondiale, à travers un désarmement trop rapide et des bévues diplomatiques, et qu'on ne peut plus leur faire confiance maintenant.
2 . Que l'organisation des Nations Unies est "intrinsèquement faible" et est menacée d'échec.
3 . Que le moment pourrait venir où le Japon pourrait être "solidement affermi par les protections de nos propres précieuses libertés, tandis que nous-mêmes nous les aurions perdu." 
UNE DERIVE REGULIERE REMARQUEE 
4 . Que depuis son retour d'Orient, il a remarqué notre "dérive constante vers un régime totalitaire avec la suppression de ces libertés individuelles qui ont formé les pierres angulaires de la progression politique, économique et sociale de notre grandeur nationale." MacArthur, amplifiant ce dernier point , a poursuivi en disant : "Si ceci est longtemps toléré par les hommes libres, ça ne peut que conduire à ces [agences de] contrôle opérant après établissement de la culpabilité et en toute conscience, qui ont toujours formé des tremplins au pouvoir dictatorial." [11d]
Le Rome News - Tribune a lui rapporté :



En 1955 Morgenthau a décrit l’Etat dual pour caractériser les Etats-Unis.[12] Il distingue « d’un côté la hiérarchie d’un Etat démocratique traditionnel qui fonctionne suivant la règle du droit, et de l’autre côté une hiérarchie sécuritaire plus ou moins cachée, qui supervise et contrôle le premier, ou au moins est capable d’exercer un véto effectif sur ses décisions ». 

En fait, écrit O. Tunander, « cette structure sécuritaire parallèle, [...] que certains pourraient appeler l’Etat profond, est très exactement l’appareil qui définit quand et si un état d’urgence doit émerger. C’est cet aspect de l’Etat que Carl Schmitt dans son ouvrage Politische Theologie en 1922 qualifie comme le ‘souverain’». [12b,c]

On remarque immédiatement que l’implantation de l’état d’urgence est l’un des concepts clés sur lequel l’Etat profond américain a travaillé pendant les dernières décennies du XXème siècle. [13a]  Nous verrons plus avant la distinction précise du terme Etat Profond entre Scott et Tunander.

C’est dans ce contexte de l’Etat profond qu’il faut aussi comprendre le contenu du dernier discours du President Dwight Eisenhower le 17 janvier 1961, ainsi que celui du President John F. Kennedy “The President and the Press” donné pour l’American Newspaper Publishers Association au Waldorf-Astoria Hotel, New York City, le 27 Avril 1961 soit dix jours après l’invasion ratée par la CIA de la Baie des Cochons; mais aussi dans la perspective du discours "Message to Congress on Curbing Monopoliesde F.D. Roosevelt qui a déclaré le 29 avril 1938 : [13e]
"Unhappy events abroad have retaught us two simple truths about the liberty of a democratic people.

The first truth is that the liberty of a democracy is not safe if the people tolerate the growth of private power to a point where it becomes stronger than their democratic state itself. That, in its essence, is Fascism—ownership of Government by an individual, by a group, or by any other controlling private power.

The second truth is that the liberty of a democracy is not safe if its business system does not provide employment and produce and distribute goods in such a way as to sustain an acceptable standard of living.

Both lessons hit home.

Among us today a concentration of private power without equal in history is growing."
En décembre 1913, le terme « le gouvernement invisible » a été utilisé par le député Lindbergh dans le débat sur le Federal Reserve Act: "Lorsque le président aura signé ce projet de loi, le gouvernement invisible par le Pouvoir Monétaire sera légalisé.[13f] Ce terme est repris par Edward Bernays en 1928 [13h] puis à nouveau dans les années 60. [13b] Le Pr. Antony C. Sutton l'a également utilisé après 1972, en se focalisant sur ​​la politique étrangère des États-Unis mise en oeuvre par l'État public et ses liens avec des entreprises privées (industries, banques, médias, lobbies). Il n'a pas exploré les liens avec les agences de l'Etat comme la CIA.

En 2014 suite au scandale des écoutes massives de la NSA, le Pr. Michael J. Glennon a utilisé la théorie du "Double Gouvernement", un terme forgé par Bagehot [13c], dans son excellente analyse sociologique et constitutionnelle des deux dernières administrations des Etats-Unis :
"National security policy in the United States has remained largely constant from the Bush Administration to the Obama Administration. This continuity can be explained by the “double government” theory of 19th-century scholar of the English Constitution Walter Bagehot. As applied to the United States, Bagehot’s theory suggests that U.S. national security policy is defined by the network of executive officials who manage the departments and agencies responsible for protecting U.S. national security and who, responding to structural incentives embedded in the U.S. political system, operate largely removed from public view and from constitutional constraints."
Glennon mentionne également le terme de "structure profonde" utilisé par H. Heclo en 1999 mais celui-ci se limite à décrire "ces éléments qui restent identiques quand l'administration change" suite aux élections. [13d]

Glennon n'a pas étudié les actions illégales et occultes menées par l'Etat profond comme l'a fait Scott. Mais nous pouvons noter ces phrases, p. 99 :
"Inspectors general were set up within federal departments and agencies in 1978 as safeguards against waste, fraud, abuse, and illegality, but the positions have remained vacant for years in some of the government’s largest cabinet agencies, including the departments of Defense, State, Interior, and Homeland Security.[...]  
The CIA’s Office of Inspector General “has generally produced better results when addressing discrete, isolated problems,” but “when the largest problems surfaced, the statutory OIG did not add significant remedial value”; 
When it was Dana Priest who broke The Washington Post story about secret CIA prisons—prisons that OIG had not investigated before the story— it leads to the conclusion that intelligence insiders deem Ms. Priest (or Mr. Risen, or Mr. Lichtblau, or Mr. Pincus, or any other investigative reporter) a more effective agent of change than OIG. And not only did the whistleblower choose Ms. Priest either instead of, or in addition to, OIG, he or she did so despite the risk of being disciplined, discharged, or even arrested for disclosing secrets to a reporter.”

Daniel Inouye a présidé un comité spécial (Senate Select Committee on Secret Military Assistance to Iran and the Nicaraguan Opposition) de 1987 à 1989 dans le cadre de l'enquête parlementaire sur l'affaire Iran-Contra des années 1980. Lors des débats, Inouye a déclaré, en parlant des opérations qui avaient été révélées :
"[There exists] a shadowy Government with its own Air Force, its own Navy, its own fundraising mechanism, and the ability to pursue its own ideas of the national interest, free from all checks and balances, and free from the law itself." [13g]
Nous avions nous-même utilisé le terme d’Etat profond en 2012 dans une description chronologique des événements aux USA, [14] en reconnaissance des travaux de P.D. Scott qui l’a lui-même employé à partir de 2007. [15]

Aujourd’hui c’est le terme qui commence à faire référence dans les grands médias [16] mais son explication reste très souvent simpliste et source de confusion.

Définitions et significations

Les ouvrages de Scott présentent l’apport le plus complet, et font historiquement référence.

Concernant la parapolitique [17] et son rapport avec la politique profonde : [18]
"[...] la recherche sur la parapolitique, que j'ai définie (avec la CIA à l'esprit) comme un 'système ou la pratique de la politique dans laquelle la responsabilité est diminuée consciemment.' ... Je vois encore une valeur dans cette définition et ce mode d'analyse. Mais la parapolitique ainsi définie est elle-même trop étroitement consciente et intentionnelle... elle décrit au mieux seulement une couche intermédiaire d'irrationalité sous la surface rationnelle de notre culture politique. Ainsi je me réfère maintenant à la parapolitique seulement comme une manifestation de la politique profonde, c'est à dire toutes ces pratiques politiques et ces arrangements, volontaires ou non, qui sont habituellement refoulées plutôt que reconnues."
Sur le système politique profond et son analyse :
“Un processus ou un système politique profond est celui qui recourt habituellement à la prise de décisions et d'exécution des procédures qui se situent au-delà ainsi qu'en deçà de celles sanctionnées publiquement par la loi et la société. Dans le langage courant, la confidentialité collusoire et les infractions à la loi font partie de la façon dont le système politique profond fonctionne . [...]
L'analyse politique profonde se concentre sur les mécanismes généralement ignorés des aménagements. Du point de vue de la science politique classique, ceux veillant à l'application de la loi et la pègre sont opposés l'un à l'autre, les premiers luttant pour prendre le contrôle de cette dernière. Une analyse politique profonde note que, dans la pratique, ces efforts de contrôle conduisent à l'utilisation d'informateurs criminels; et cette pratique, étalée sur une longue période de temps, transforme les informateurs en agents doubles avec un statut au sein de la police ainsi que dans le gang. La protection des informateurs et de leurs crimes encourage faveurs, dessous de table, et éventuellement corruption systémique [...] dans laquelle la main qui contrôle peut être davantage le gang que le service de police qu'il a maintenant corrompu.[19]
Il est important de comprendre que ce mécanisme n’a pas de limite de diffusion dans le système politique: en 1985 le directeur de la CIA et ex-directeur du FBI a témoigné en faveur de Jacquie Presser (un membre de l’équipe présidentielle de Reagan et aussi l’un des dirigeants du gang des Teamsters) en déclarant que ses activités illégales avaient été autorisées.[20]
Une analyse politique profonde élargit l'analyse traditionnelle structuraliste pour inclure des indéterminations analogues à celles qui sont étudiées dans la théorie du chaos. Un système politique profond est celui où les processus ouvertement reconnus ne sont pas toujours solidement sous contrôle, en raison précisément de leur aménagement avec des sources de violence non réprimées, au moyen d'arrangements qui ne sont pas ouvertement reconnus et examinés.[21]
Sur l’Etat profond et sa relation avec l’Etat public :
Selon P.D. Scott, l’organisation politique d’un pays « correspond à deux systèmes entremêlés d’institutions étatiques : l’Etat profond et l’Etat public. Le second interagit avec la société civile et lui est attentif, surtout dans une démocratie ; le premier est à l’abri des changements au sein de l’opinion publique. Ainsi l’Etat profond se développe grâce à des opérations secrètes ; l’Etat public, au contraire, est réduit par elles ».

« Suivant la même distinction établie par Hans Morgenthau dans sa discussion sur l’Etat dualiste, Ola Tulander parle d’un Etat démocratique et d’un Etat sécuritaire. Ses définitions se focalisent plus sur les institutions respectives de l’Etat dualiste ; les miennes, sur leur base sociale et sur leurs relations avec le pouvoir du supramonde [the overworld, c’est-à-dire la société riche et privilégiée et qui exerce une influence efficace sur le gouvernement par le pouvoir privé]. L’Etat profond et l’Etat sécuritaire ne sont pas exactement similaires. »

« Par Etat profond, je parle d’agences telles que la CIA, qui ont peu ou pas de représentations publiques importantes en dehors du gouvernement. Par Etat sécuritaire, je pense avant tout à l’armée, une organisation suffisamment vaste pour avoir une constituante publique limitée, et parfois même, dans certaines régions, être un élément de la société civile locale. Les deux répondent à différents segments du supramonde et ainsi sont parfois en opposition entre eux. »

« L’histoire archivistique est un ensemble chronologique d’évènements tel qu’il est reconstruit par les historiens grâce aux archives publiques ; cette notion est à l’opposé de celle d’Histoire profonde, qui est une chronologie d’évènements concentrée sur ce qui est souvent falsifié ou inexistant dans les archives publiques ».[22]

A propos des stratégies géopolitiques et d’influence, la différence principale entre un Etat public et un Etat profond c’est que ce dernier n’est pas limité aux frontières convenus sur la carte et à ses ambassades. Il est présent là où réside et se déplace chacun de ses pions. La collusion avec les entreprises et organisations trans-nationales (NGO, mais aussi des relais au sein des antennes des institutions) lui donne cet élan. C'est ce que P.D. Scott appelle l'Etat profond supranational (supranational deep State).[23] 

P.D. Scott nous résume ses idées fondamentales sur la politique profonde dans cette vidéo :


... ainsi que dans cette interview :






[1] “Deep Politics and the Death of JFK”, Peter Dale Scott, Berkeley and Los Angeles: University of California Press, 1993. Ce livre est issu d’après l’auteur (pp. vii) de deux manuscrits diffusés en 1971 et 79.
[2] Agile-Democracy.net (03/07/2014) ; Agile-Democracy.net (01/26/2014) ; Agile-Democracy.net (02/01/2014)
[3] Je publie cet article au moment même où les dirigeants non élus de la Commission Européenne forcent tous les citoyens de l’Union Européenne à prendre des engagements de manière très accélérée, sans aucun respect des procédures, et contraires aux souhaits des peuples : intégration de l’Ukraine dans l’UE, signature du TTIP avec les USA, et bientôt de nouvelles lois liberticides parce que soi-disant « l’UE n’est plus en sécurité et doit tout faire pour se protéger de la Russie ». Pensez-y quand vous compterez les bottes de l’OTAN dans vos rues.
[4] JFK / Deep Politics Quarterly (1995 – 2013)
[5] a) Recueil “Government of the shadows: Parapolitics and Criminal Sovereignty”, Dr Eric Wilson, éditeur, 2009, London: Pluto Press (Une copie de l’article de O. Tulander est consultable ici); b) Six articles parus dans American Behavioral Scientist, February 2010; 53 (6) (Voir une copie de l’article de L. deHaven-Smith ici pour la distinction impérative entre SCAD et ce qui est populairement appelé théorie du complot) ; c) Recueil « The Dual State - Parapolitics, Carl Schmitt and the National Security Complex », Dr Eric Wilson, éditeur, 2012, Ashgate Publishing Ltd.
[6] Par exemple les deux listes d’ouvrages recensés ici.
[7] "The Rise and Decline of the Turkish “Deep State”: The Ergenekon Case", Serdar Kaya, Insight Turkey (Vol. 11, No. 4, Fall 2009, pp.99-113)
[8] a) voir Wikipedia.org pour l’utilisation de ce terme dans le cadre de la Turquie ; b) The New Yorker (03/2012) ; c) Pour l’utilisation de ce terme dans le cadre de l’Egypte, voir: OnReligion.co.uk (07/2013), GlobalPost (09/2013), GlobalPost (01/2015); sur l'état profond en Inde: DNAIndia (04/2014) ; sur l'état profond en Argentine: Maine's NPR News Source (01/2015).
[9] Washington Report on Middle East Affairs (January/February 2006) ; NTV (11/2005).
[10] "What is deep state?", Markar Esayan, Today’s Zaman (12/2012)
[11] “The Dual State. A Contribution to the Theory of Dictatorship”, Ernst Fraenkel, translation from the German by E. A. Shils, in collaboration with Edith Lowenstein and Klaus Knorr, Oxford University Press, New York, 1941 ; Fraenkel a vécu aux USA à partir de 1939 et travaille pour la Carnegie Endowment for International Peace et le gouvernement américain entre 1942 et 1951, et collabore étroitement avec l'Office of Strategic Services (OSS), le prédécesseur de la CIA -- comme expliqué par Gerhard Göhler, Dirk Rüdiger Schumann dans Vorwort zu diesem Band, in: Ernst Fraenkel. Gesammelte Schriften, Band 3, Neuaufbau der Demokratie in Deutschland und Korea, Baden-Baden 1999, Pp 9–49. Le gouvernement américain finance son retour et son nouveau poste en Allemagne. C’est sans doute ce qui explique qu’il ne décrit que positivement le système politique américain dans son ouvrage de 1960 intitulé « Das amerikanische Regierungssystem ».
[11b] Mt. Vernon Register-News, 7 September 1951, p 2.
[11c] Sarasota Herald Tribune, 7 September 1951, p 1.
[11d] San Bernardino Sun, 7 September 1951, p 1.
[12] Hans J. Morgenthau, in Bulletin of Atomic Scientists, 1955 ; Republié dans « Politics in the Twentieth Century, Vol. 1: The Decline of Democratic Politics », Hans J. Morgenthau, Univ. Chicago Press, 1962.
[12b] Tunander, Ola (2012) "Dual State: The Case of Sweden", in Eric Wilson, ed., "The Dual State: Parapolitics, Carl Schmitt and the National Security Complex", Ashgate (171–192).
[12c] "Securitization, Dual State and US-European Geopolitical Divide or The Use of Terrorism to Construct World Order", Ola Tunander, Fifth Pan-European International Relations Conference, The Hague, 9-11 September 2004.
[13a] Voir le chapitre sur la Continuité du Gouvernement (COG) dans “La route vers le nouveau désordre mondial – 50 ans d’ambition secrète des Etats-Unis”, Peter Dale Scott, Editions Demi-Lune, 2011 ; Edition originale: "The road to 9/11", University of California Press, 2007.
[13b] "There are two governments in the United States today. One is visible. The other is invisible. The first is the government that citizens read about in their newspapers and children study about in their civics class. The second is the interlocking, hidden machinery that carries out the policies of the United States in the Cold War. The second invisible government gathers intelligence, conducts espionage and plans and executes secret operations all over the globe." (David Wise, Thomas B. Ross, "The Invisible Government", 1964) ; cité par J. Kuzmarov
[13c] Walter Bagehot, "The English Constitution", 1867.
[13d] Michael J. Glennon, "National Security and Double Government", Harvard National Security Journal, Vol. 5, 2014, Pp 1-114. Un commentaire de cette étude est disponible ici.
[13e] F.D. Roosevelt, discours "Message to Congress on Curbing Monopolies", le 29 avril 1938.
[13f] Speech before the House of Representatives by C.A. Lindbergh (1859-1924), December 22, 1913, Congressional Record, Vol. 51, p. 1446.
[13g] Speech before the Senate Select Committee on Secret Military Assistance to Iran and the Nicaraguan Opposition, 1987.
[13h] "The conscious and intelligent manipulation of the organized habits and opinions of the masses is an important element in democratic society. Those who manipulate this unseen mechanism of society constitute an invisible government which is the true ruling power of our country. We are governed, our minds are molded, our tastes formed, our ideas suggested, largely by men we have never heard of. This is a logical result of the way in which our democratic society is organized." (Edward Bernays, "Propaganda", 1928, Pp. 37).
[14] Conscience-sociale.org (09/2012)
[15] “Road to 9/11 - Wealth, Empire, and the Future of America”, Peter Dale Scott, University of California Press, 2007 ; Global Research (06/2008).
[16] The Guardian (07/2013) ; Financial Times (07/2013) ; Huffington Post (07/2013)  ; WSJ (10/2013) ; New York Times (12/2013) ; Tom Hayden dans le Huffington Post (07/2013) l'appelle "state within a state" ; signalons aussi Moyers & Company (02/2014) ; Charles Hugh Smith (02/2014) ; Huffington Post (03/2014).
[17] Le terme de parapolitique (qui a un sens différent de celui de l'Etat profond) est utilisé par P.D. Scott dès un de ses ouvrages publié en 1972. En 1977 apparait le terme de parafascisme.
[18] “Deep Politics and the Death of JFK”, Peter Dale Scott, Berkeley and Los Angeles: University of California Press. 1993, pp. 6-7
[19] Ibid, pp xi-xii
[20] Voir les sources citées sur Wikipedia à propos de cette affaire.
[21] Ibid, pp xiii
[22] “La route vers le nouveau désordre mondial – 50 ans d’ambition secrète des Etats-Unis”, Peter Dale Scott, Editions Demi-Lune, 2011, pp 363-364.
[23] Peter Dale Scott, "The State, the Deep State, and the Wall Street Overworld", The Asia-Pacific Journal, Volume 12, Issue 10, No. 5, March 10, 2014.

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Mises à jour:
03/05/2014 : ajout de la Ref 8b et d'un lien dans la Ref 3
09/05/2014 : ajout de précisions dans la ref 11 ; ajout du discours de MacArthur et des refs 11b, c, d
15/05/2014 : ajout du § sur le terme 'gouvernement invisible'
05/06/2014 : ajouts des Refs 13c, 13d et des § correspondants
09/06/2014 : ajouts de la Ref 13a et du § correspondant ; ajout de la Ref 8b et de nouveaux liens dans la Ref 16 et Ref 8c
29/09/2014 : ajouts des Refs 12b,c
10/10/2014 : ajout de la Ref 13f
31/01/2015 : complément dans la Ref 8c
03/03/2015 : ajout de la Ref 13g
05/11/2016 : ajout de la Ref 13h