2015/09/25

La Croix des Pénitents: financement participatif pour filmer un documentaire

Je reprends un message de Jean-Pierre Petit publié le 9 septembre 2015, à propos d'un projet de financement participatif pour la réalisation d'un nouveau documentaire sur la Croix des Pénitents.

C'est exactement le type d'initiative que nous avons encouragé le 17 août dernier.

La séquence de 10 mn de l'émission PACA Matin sur "La Croix des Mées" qui figura pendant 6 jours en replay sur FR3-Méditerranée n'est plus disponible sur ce site.
Elle est désormais accessible ici.

La productrice et réalisatrice Sonia Barkallah serait intéressée pour faire un documentaire nettement plus consistant sur ce sujet de la Croix des Pénitents, et un tel sujet le mérite largement.  
Sonia Barkallah est notamment connue pour son excellent documentaire "Faux Départ" disponible sur Youtube en haute définition, sur les expériences de mort imminente. 
Mais pour lancer un projet de documentaire, il faut un peu d'argent. Si vous avez quelques euros à utiliser vous pouvez faire un don par chèque à : 
S17 PRODUCTION
364 av. Roger Salengro,
BP 10089,
 13133 Berre l'Etang Cedex 
Si vous faites ce geste, précisez "Pour le documentaire sur les Mées" au dos du chèque. Votre nom figurera alors sur le générique. 
Cette aventure de la Croix des Mées, puisque ça c'en est une, ne fait que redémarrer après 47 années de "sommeil complet " (...). C'est en effet en 1968 que [Jean-Pierre Petit] j'avais été le premier à approcher cette croix de bois, perchée à 65 mètres, dans une grotte, en descendant en rappel mais sans pouvoir la toucher, puisque c'était en surplomb. 
Cela ne vous étonnera donc pas que, pour que cette datation sérieuse du morceau de cette croix ramené en 1968 par Patrick Cordier soit effectuée en 2015, concluant à son âge entre le VIIIème et le Xème siècle de notre ère soit une moyenne de 1130 ans d'âge, il a fallu que Bruno Paul finance de sa poche cette analyse réalisée aux Etats-Unis, à hauteur de 500 euros, opération à laquelle ont également contribué ses parents. [NDR: la Mairie des Mées et l'association des Amis des Mées ont réglé leur participation après la conférence que nous avons animé avec un grand succès.]
Donc, pour que des choses bougent, il faut de l'argent. Bruno est en train de monter une association pour impulser ces recherches. Dans cette optique, la réalisation d'un documentaire solide serait un atout utile. 
A vos tirelires.....

La Croix des Pénitents: investigations photographiques


Nous avions présenté à notre conférence du 17/08 quelques photos de la Croix réalisées par M. Jacob.
Quelques jours plus tard le club photographie des Mées représenté à cette occasion par MM. Jacob et Dhal a réalisé une nouvelle séance de prises de vue le 25/08 à 17h30 avec un appareil plus performant.
Voilà les images plus détaillées qui en résultent. Les connaisseurs apprécieront la netteté de ces images sachant la difficulté de ces prises de vues (distance, luminosité, contraste, inclinaison).

Je n'affiche ici que des captures d'écran des parties les plus intéressantes. Les fichiers originaux jpg complets font 11, 18 et 25 Mo.
Les paramètres techniques de la prise de vue étaient les suivants : 
- lieu : rue du Moulin, légèrement à gauche du rocher qui porte la Croix ; ciel : nuages épars, pas de lumière du soleil directe
- appareil : trépied avec un Sony SLT-A77V (v1.07); 6000*4000 pixels; largeur CCD: 16.5; priorité  ouverture; pose: 1/45 s; ouverture: 5.49; F: f/6.7; 400 ISO; vitesse: 5.49; luminosité: 5.59; correction d'exposition: 0.5; mode d'exposition: automatique
- objectif : 150-600 mm F5-6.3 SSM; longueur focale: 600 mm; longueur focale d'un film 35 mm: 900 mm

Voici ci-dessous le zoom (1) sur la voûte rocheuse qui nous intéresse. Nous avons augmenté la luminosité de l'image originale dans le logiciel Picasa.

zoom 1

On note toujours la pierre d'apparence rectangulaire, plus claire. Cependant un zoom détaillé (2) de son insertion dans la roche ne permet pas d'affirmer qu'il s'agit d'un galet équarri posé par l'homme.

zoom 2;  ce fragment est à un facteur de zoom de 100% sur l'image d'origine

On note aussi sur le zoom 1 les zones les plus sombres (tâches noires) qui surplombent la "vire" couverte de fientes de corbeau. Elle correspondent à des parties plus creuses. C'est dans cet espace (zoom 3) que les corbeaux ont la place de s'engager sur leurs pattes pour être complètement masqués. Jusqu'à quelle profondeur s'étend cet espace? Mystère...

zoom 3

Nous avons ensuite traité l'image reçue par le filtre "simulation de points chauds" du logiciel Picasa, pour vérifier si certains détails supplémentaires apparaissaient. Voici le résultat de la voûte en fausses couleurs, qui n'abrite pas un soleil ;) :


La couleur claire de la pierre rectangulaire la fait ressortir, ainsi que certaines autres de formes plus arrondies. On note des continuités de couleur qui nous font penser à des volutes de diffusion d'un fluide dans un autre fluide de caractéristiques différentes. 
Une hypothèse serait que la couleur beaucoup plus sombre de la voûte pourrait être causée par un développement bactérien et de micro-lichens au cours des âges, à partir des bordures de la cavité. Cette croissance serait plus forte dans les zones les moins éclairées par la lumière indirecte du jour, et qui sont ici signalées par la couleur verte. 

Il est maintenant peu probable qu'une prise de vue rapprochée par un drone puisse nous éclairer davantage, sachant qu'il ne pourra pas s'approcher ni surplomber la cavité en haut de la voûte.

Par contre l'utilisation d'un télémètre laser asservi pour mesurer les altitudes de plusieurs points critiques serait très utile pour obtenir un profil 3D de la voûte, et estimer la hauteur de l'entrée de la cavité... en attendant de pouvoir aller y jeter un œil.

Le 26/07 Michel Jacob avait réussi le premier cliché avec un corbeau nichant devant la cavité au dessus des fientes:

Nikon D200, pose 1/60, longueur de focale 105 mm (éq. 157 mm) et doubleur de focale; ce fragment issu du cliché initial est rehaussé par un effet HDR.

Quelques minutes plus tard, l'instant critique était capturé : la disparition entière du corbeau dans la fameuse cavité.

Trouvez les 2 différences entre ces clichés pris à 10 secondes d'intervalle.

Dernier concours lancé par M. Jacob ce même jour : prendre le cliché qui présente la plus grande longueur d'éclairage direct du soleil sur la Croix.

L'image ci-dessous prise par M. Jacob le 25/08/2015 -outre qu'elle illustre bien l'absence complète de renfort à la base des montants de la Croix qui reste depuis plus de 11 siècles dans un équilibre stupéfiant- montre que le soleil couchant n'éclaire qu'une minuscule partie des montants. Rappelons que l'anfractuosité est orientée plein nord, avec les montants en retrait, et avec des sommets élevés en direction des levers et couchers du soleil. Ce faible rayonnement direct a sans doute été un facteur de la préservation du bois sur une durée aussi longue. 
Rendez-vous au prochain solstice d'été, à l'aube ou au coucher du soleil, pour un prochain record.  


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[Mise à jour le 25/06/2016]

Le challenge a été relevé !
M. Paul Pierre a pris les clichés ci-dessous le 22 juin 2016 à l'aide d'une simple tablette Samsung Galaxy Tab4.
Heure de lever de soleil civil : 5h53mn (sans prendre en compte le relief local);
Heure de la prise de vue : 6h17mn, au premier rayon de soleil apparu au dessus du village de Malijai, dans l'axe de la vallée de la Bléone. Le soleil est derrière à droite de la prise de vue.



Le zoom effectué sur l'image capturée permet d'affirmer que le soleil levant ne vient jamais éclairer directement les montants de la Croix, pour aucun jour de l'année.

Et le même soir, le soleil s'étant couché sur un horizon sans nuages:
Heure de coucher de soleil civile : 21h23mn (sans prendre en compte le relief local);
Heure de la prise de vue : 20h53mn, à la dernière minute de soleil avant sa disparition complète derrière la montagne de Lure, à droite de la prise de vue. Pour le solstice ce coucher de soleil, vu du pied de la Croix des Pénitents, a lieu exactement au sommet de la Montagne (station de ski et relais hertzien, à 1826 m d'altitude). En apparence -vu sa proximité- la Montagne de Lure est d'ici le point le plus élevé sur le tour de l'horizon observable.



Le zoom effectué sur l'image capturée permet d'affirmer que le soleil couchant parvient au mieux de sa course annuelle à éclairer directement les montants de la Croix situés à gauche de l'intersection des bois. Cette illumination directe sur les bois dure au maximum 1h40 par jour seulement, quand le soleil ne se couche pas dans les nuages et que l'on est proche du solstice d'été (voir ci-après). J'estime que la période annuelle où cette illumination directe est possible (sur une longueur variable de bois) doit être de 4 mois, entre fin avril et fin août environ.

Il est troublant de s'apercevoir que l'emplacement de l'intersection, qui est décalée sur la gauche car la croix n'est pas symétrique, marque justement le point maximum éclairé sur les bois par le solstice d'été!
Pour l'instant, voyons-y une simple coïncidence...

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[Mise à jour le 4/07/2016]

Le grand jeu des lumières!

Nous avons vérifié le 4/07/2016 que la durée d'illumination directe de la Croix était de 1h40: début de l'illumination directe à 19h16, fin à 20h55 avec un coucher sans nuages. 

Mais nous avons surtout été surpris par un autre fait : alors que le coucher de soleil 13 jours après s'était déjà bien décalé sur l'horizon par rapport au 22/06, le point maximum éclairé sur les bois le 4/07 est encore l'intersection de la Croix! 

Emplacement des couchers de soleil sur l'horizon de Lure, vu du pied de la Croix

Au dernier rayon de soleil du 4/07

L'explication doit vraisemblablement résider dans la courbure très particulière de la paroi à droite de la niche. On remarque grâce à la lumière rasante qu'elle est très différente de la paroi à gauche -comme taillée sur mesure? Cette paroi arrondie intercepte les rayons du soleil couchant et projette un cône d'ombre avec un angle minimum constant pendant plusieurs soirs d'affilée autour du solstice d'été, sachant que ce cône d'ombre est justement sécant à la Croix au niveau de l'intersection...  Un joli problème de géométrie à modéliser!

2015/09/03

Enregistrement, émission et compte-rendu de notre conférence sur le mystère de la Croix des Pénitents


Voici le support de la conférence du 17/08/2015 au format PDF (recommandation: utilisez Firefox pour une meilleure compatibilité) :


19/08/2016 : après une première mise en ligne réalisée en septembre 2015, l'enregistrement vidéo intégral de la conférence de 2015 (lien) en streaming est désormais disponible sur YouTube ; durée: 1h45 (cette vidéo fonctionne avec tous les navigateurs modernes si vous activez le javascript, mais vous pouvez rencontrer des difficultés avec IE version 8 ou antérieure). Un grand merci à Michel Jacob pour le matériel de prise de vue et l'encodage!

En complément indispensable, voir plus bas la mise à jour du 28 octobre 2016. 


Les suites de la conférence de 2015:

Tout d'abord un premier petit reportage diffusé lors des JT de France3 le 17 août à 19h et 18 août à midi.

Voici le compte-rendu par le journal Haute-Provence Info du 21 août de notre conférence :



Le journal "La Provence" a également publié un long article le 26 août en page 4, dans les pages régionales, qui a le mérite de rappeler que la datation se rapproche de certains aspects de la légende
On se rapportera au PDF et à l'enregistrement pour corriger certains détails: par exemple au lieu de 910 il faut comprendre 885; pour les "deux datations" il ne s'agit que de la plage d'incertitude donnée par le laboratoire par rapport à la courbe de calibration.





Voici un reportage beaucoup plus long lors d'une émission sur France3, diffusée en direct sur la TV et sur le web:
Jean-Pierre Petit a représenté notre association pour présenter les résultats et enjeux de cette recherche historique lors de l'émission PACA Matin sur France 3 le 8 septembre à 10h15.


Vous pouviez visionner cette émission en différé pendant 6 jours sur ce lien, à partir du repère 2:10.
Depuis le 25/09 elle est accessible sur YouTube.

L'émission commence par une rapide rediffusion du reportage réalisé à la Toussaint 1968 avec la fin de l'escalade réussie sous le regard de la caméra par Patrick Cordier (archives INA), qui a ramené l'échantillon dont nous avons analysé un fragment. D'après Sylvain Jouty, que j'ai eu le plaisir de rencontrer lors de la journée du 17 août, aucun des alpinistes de cette cordée (ni aucune personne de mon entourage) ne connaissait ces images. On reconnait Claude Deck avec ses cheveux blonds (29 ans à l'époque), et on voit brièvement Sylvain Jouty (19 ans). Ce dernier a notamment dirigé la rédaction collective du Dictionnaire encyclopédique des Alpes paru en 2006.

Signalons aussi une prochaine chronique de Claude Deck sur ce sujet, qui a été contacté par l'intermédiaire de Sylvain Jouty à son initiative, laquelle devrait être publiée dans La Montagne et Alpinisme, revue trimestrielle de la fédération des Clubs alpins français. 

[Mise à jour le 10 septembre 2015: j'ai reçu ce jour un chèque de la Mairie des Mées et de l'Association des Amis des Mées, qui contribuent conformément à leurs engagements quant au financement de l'analyse.]

Si vous voulez contribuer financièrement à cette aventure archéologique, voir ici.

[Mise à jour le 27 décembre 2015: Après autorisation de son propriétaire, j'ai exploré ce jour avec mon frère un ancien tunnel privé aux Mées qui conforte la possibilité de creuser de longues distances dans le poudingue avec peu de moyens.
Il s'agit d'un tunnel de captage de sources pour alimenter la fontaine d'une ferme. Il présente une longueur de 102 m d'après nos mesures, dont les premiers 78 m sont pratiquement rectilignes. Il est pratiquement horizontal, en légère pente positive pour que l'eau s'écoule. Sauf les premiers mètres qui sont creusés dans la terre, il est entièrement creusé manuellement dans le poudingue. La hauteur sous plafond atteint jusqu'à 2 m, pour environ 70 cm de large. Il n'y a aucun soutènement, aucun étais ni trace d'emplacement pour en poser. Le plafond est arrondi en une légère voûte régulière. Le plafond est en très bon état sans trace d'écroulement.
Il a été creusé en plusieurs époques, remontant au moins au XVIIème siècle, pour capter progressivement de nouveaux filons d'eau. Aujourd'hui ces points de captage sont pratiquement taris. Il s'agit d'un ouvrage qui n'a nécessité que le travail d'une famille et pas de tout le village, au sein duquel son existence n'est connue que d'une poignée de personnes. Il est resté strictement privé depuis sa création.]

Cette enquête historique et archéologique continue par le volet des investigations photographiques.

[Mise à jour le 28 octobre 2016]
J'ai animé un an plus tard une deuxième conférence, cette fois privée, sur ce sujet au Monastère de Ganagobie.
Voici le support utilisé, intégrant nos dernières investigations :





[Mise à jour le 15/09/2019]

Pourquoi une Croix en forme de X ?
L'étude exceptionnelle de Thierry Murcia sur Marie Madeleine contient des éléments forts intéressants à ce propos, p.55 et suivantes :
"- Le chiasme portait plusieurs noms en grec : khi, khiasma, khiaston, c’est-à-dire : X (lettre Khi), « croix », « disposé en croix ». Et on le représente d’ailleurs par une figure en croix puisque c’est le sens précis du mot « chiasme » en grec. [...]
- Quoi d’autre ?
- Pour reconnaître une dette, dans l’Antiquité, il suffisait de tracer une simple lettre sur un document officiel. Le plus souvent, on annulait cette dette en la barrant d’une croix, c’est-à-dire au moyen de la lettre
Χ. Paul, dans ses épîtres, fait allusion à cette pratique. Chez Jean, la disposition en croix des personnages formant un Khi (Χ) vient donc se superposer à la Croix – en Τ ou en † – la confirmer et la barrer d’une autre croix semblable au signe qui notifie que plus rien n’est dû.
 
- Une confirmation de la Rédemption, en quelque sorte ?
- Absolument. Notez bien qu’en l’occurrence – et ce ne peut être, encore une fois, le simple fait du hasard – la dette est payée au moyen du Khi –
Χ – qui est également ici l’initiale de celui qui l’acquitte et qui vaut donc doublement signature : Christ (Χριστός).
 
- Vous pensez vraiment que tout ça a été savamment réfléchi ?
- J’en suis intimement convaincu. Chez Jean, les dernières paroles de Jésus en Croix ont un double sens en hébreu et en araméen (et, dans une moindre mesure, en grec) que la traduction « tout est achevé » ou « c’est achevé » ne rend pas.
Shalam (shalem, en hébreu) veut effectivement dire être « achevé », « complété ». Mais s’il est question d’une dette cela signifie qu’elle est « complètement payée ». La formule traduite par « c’est achevé » ne signifie donc pas seulement que les prophéties sont accomplies mais également que la dette est totalement acquittée. [...]
- Et tout ça n’est rien ! En fait, les rapports établis, d’une part, entre le X et le salut, et, d’autre part, entre le X et la Croix, trouvent leur origine dans l’Ancien Testament : plus précisément dans le livre d’Ézéchiel et dans son exégèse. Le livre de l’Apocalypse en garde clairement la trace. Vous n’ignorez sans doute pas que le nombre 666, dont il est également question dans cet écrit, correspond au signe de la bête…
- Évidemment non.
- Mais saviez-vous que le sceau salvifique de Dieu, dont il est aussi fait mention, n’est rien d’autre qu’un X ?
- Vous voulez dire un Khi ?
- Oui et non. D’un côté, la lettre grecque Khi (X), initiale de Christ. Mais, d’un autre côté, la lettre hébraïque Taw, devenue T – Tau – chez les Grecs, et qui signifie « signe » en hébreu. Dans l’ancienne écriture hébraïque (paléo-hébreu/phénicien), cette lettre avait elle aussi la forme d’un X.
- Vous parlez de la dernière lettre de l’alphabet hébraïque ?
- C’est bien ça. Le Taw renvoie à la fois au salut et à la Croix mais également à Dieu lui-même.
- Pourquoi ça ?
- Car si, en grec, Dieu est l’Alpha et l’Oméga, en hébreu, la langue de la Bible, il est l’Aleph et le Taw, c’est-à-dire « le principe et la fin ».
- Et y a-t-il également un rapport avec le signe de croix ?
- Il y en a un. Ce signe en X, symbole de salut, et qui remonte au livre d’Ézéchiel, était d’utilisation courante dans l’Église des premiers siècles, y compris chez les Juifs convertis. Lors du baptême, on procédait à une triple immersion, à une onction d’huile, et ce signe était tracé sur le front du nouveau baptisé. Les chrétiens ont longtemps porté une croix de ce type peinte en rouge ou tatouée au milieu du front. Elle était à la fois pour eux signe de Salut et de reconnaissance.
- Il ne s’agissait pas plutôt, en ce cas, d’une croix latine ou d’une croix en T ?
- Vous savez, c’est du pareil au même puisque la lettre T, le Tau des Grecs, avait primitivement la forme d’un X... En définitive, qu’il s’agisse d’un Khi ou d’un Taw, c’est bien toujours le même « chiasme » qui sauve. "
Dans cette logique de signe de reconnaissance chrétien, on pourrait assimiler la Croix des Mées à un gigantesque oratoire. La présence de reliques serait alors moins probable, mais pas écartée pour autant.