2008/10/14

Le succès du mensonge en tant que stratégie commerciale délibérée

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 C'est le titre d'un article des Echos consacré aux chiffres régulièrement communiqués par la FNAIM sur le marché immobilier en France.
J’ai trouvé l’info sur esprit-riche.

Ce n'est pas du tout une surprise pour les connaisseurs de ce marché mais voir ceci dans les Echos n'est pas si fréquent. J'aime bien la stratégie de communication du nouveau président de la FNAIM.


  • Conclusion : on vous ment parce que ça marche. Parce vous êtes crédules. Il faut en avoir conscience.

Personnellement pour l'immobilier je préfère suivre les évolutions données par M. Friggit (Ministère du logement), en gardant à l'esprit qu'il y a hélas 6 mois de décalage avec le marché du jour... c'est le prix à payer, compte tenu de la procédure actuelle de déclaration des ventes par les notaires, pour avoir des chiffres relativement fiables.

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Ces données sont issues notamment de l’indice des prix de l’INSEE :

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On pourrait cependant faire beaucoup mieux en réformant le système pour améliorer la fraîcheur et la transparence des prix des transactions immobilières pour le public. Cette mesure freinerait certainement la croissance des bulles immobilières.

2008/10/12

La transparence des marchés financiers

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Christian Fauré réagit à une question posée à Georges Ugieux sur la mise à disposition publiques des transactions boursières. Cette proposition de mettre en oeuvre une ouverture des données des marchés financiers pourrait-elle résoudre la crise actuelle, au moins faire qu’elle ne se produise plus ? 

Trois points sont importants à considérer, au-delà de la faisabilité technique qui est certainement le point le plus facile de l’affaire :
  • la connexion immédiate avec le domaine du politique, comme le disent d’emblée Christian et également Ugieux
  • le fonctionnement des marchés qui repose intrinsèquement sur une asymétrie d’informations entre les acteurs, comme le dit en commentaire Aleph187b
  • le fait que la crise financière s'est maintenant doublée d'une crise monétaire aux implications encore plus exacerbées dans la vie des habitants (regardez ce qui se passe en Islande)
Pour commencer soulignons que l’asymétrie pourrait perdurer dans les marchés intradays si les données sont publiées et entièrement analysées quotidiennement. De plus certains marchés de gré à gré (par exemple les règlements-livraisons de valeurs mobilières) ne font pas du tout l'objet d'un marché coté et auraient pourtant tout intérêt à être bien mieux publiquement contrôlés qu'ils ne le sont aujourd'hui.
Concernant l'asymétrie d'informations, elle a été démontrée par les travaux de J. Stiglitz depuis près de 20 ans, mais qui sont toujours ignorés par les tenants de l'ancienne théorie du marché “pur et parfait” et de sa main invisible qui dirige le marché.

Cette fameuse main d’Adam Smith m’a toujours fait sourire car finalement elle existe bel et bien, mais elle n’est pas du tout invisible : elle est simplement occultée. Ecoutez par exemple la fin du témoignage de Georges Ugieux, ancien directeur de la bourse de New York, si vous voulez vous en convaincre sur un exemple très actuel. On est bien loin du conspirationisme ou théorie du complot dont la simple évocation est prompte à discréditer son auteur. C’est bien ici la connexion avec certains hommes politiques dont il s’agit, à ne pas confondre avec le domaine politique que soulignait Christian. On pourra aussi relire à ce propos mon billet récent à propos des marchés financiers et poursuivre par les ouvrages de Stiglitz qui détaillent fort bien les ressorts à l’oeuvre dans le scandale Enron.

Georges Ugieux parle également d’idéologie (ici des Républicains), mais les faits des dernières semaines montrent bien que pour ces dirigeants il ne s’agit que d’un apparat de bonimenteur dont on se défait dès que l’appât du gain personnel (terme encore employé par Ugieux) inspire une autre orientation. J’évoque par là la vague sans précédent des nationalisations aux US et des limitations imposées aux marchés, qui ne sont d’ailleurs certainement pas terminées.

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  Cette prise de conscience se diffuse de plus en plus largement dans notre société. Encore une fois les faits, signaux d’alertes et les dangers étaient pourtant largement disponibles depuis longtemps. Georges Ugieux parle ainsi de la prise de conscience que les marchés financiers ne peuvent pas s’auto-réguler. Stiglitz l’avait déjà démontré en détail depuis 10 ans, à partir de l’analyse de la dérèglementation des marchés de l’énergie par exemple. Mais sa voix et celles de nombreux autres, si elles ont été entendues, n’ont pas pu être comprises par notre société qui préfère les (dé)considérer comme des Cassandre, puis les oublier, ou du moins les tenir à un niveau sonore suffisamment faible pour ne pas avoir à se remettre en question. On ne se rappelle d’eux qu’au moment du désastre collectif.

Tout se passe comme si une société humaine n’aimait pas avoir à se transformer par un acte de volonté propre et par anticipation : elle préfère y être précipitée. C’est la diffusion, la maturation de ce type de connaissance dans la conscience sociale qui en filigrane m’intéresse particulièrement dans ce blog, car elles mettent en évidence les freins que l’on s’impose ou que l’on accepte.

2008/10/08

Le cloud computing et la sécurité du Système d’Informations : une question de myopie ?

Voilà que surgissent les premières critiques un peu argumentées contre le modèle du cloud computing. Jusqu’à présent on en était resté à brandir des épouvantails : “oui, mais et la sécurité pour les systèmes hors de l’entreprise ?”
Cette question trouve sa réponse depuis bien longtemps dans les prestations d’infogérance, ou dans l’utilisation courante des moyens de paiement. Chacun de nous utilise sa carte bancaire sur internet, et la transaction de paiement passe dans la plupart des cas par un prestataire certifié qui n’est pas une banque, par exemple SIPS d’Atos Worldline. C’est encore plus fréquemment le cas pour les systèmes de cartes anonymes prépayées. Mais je voudrais aller plus loin dans ce billet.
...
Lire la suite de mon billet sur le blog d'Atos Origin.


La percée du SaaS et du Cloud Computing

Ce n'est pas encore le moment de la percée du vin Jaune, mais cet automne voit déjà le premier DSI français à annoncer le succès du modèle SaaS et du Cloud Computing.

Bravo à Didier Lambert, DSI d'Essilor, pour cette prise de position très réaliste ! Chaque ligne est pertinente dans ce témoignage.

Mise à jour :
Bruno Ménard le nouveau président du Cigref emboîte le pas de son prédécesseur sur le SaaS
, j'en ai parlé sur le blog d'Atos Origin.



Comprendre la crise monétaire


Pour vraiment comprendre ce qui se passe ces derniers jours sur les marchés financiers, je vous conseille ces lectures :
Comme prévu par plusieurs think-tanks depuis longtemps, la crise financière a accouché d'une crise monétaire, avec des conséquences macro-économiques d'une toute autre ampleur. Et évidemment avec un contrecoup sur les bourses.

Ca me donne l'occasion de vous donner un autre indicateur cette fois pour la fièvre monétaire, le JPMorgan G7 Volatility Index :

5Y history up to 08/11/2012

History up to 02/08/2012



2008/10/06

L’Europe face à la crise financière

Ce week-end a été l’occasion d’une mise en évidence des disparités des réactions en Europe face à la crise financière et économique qui frappe désormais notre continent de manière évidente, comme en témoigne le crack de ce lundi mais surtout l’évolution depuis 15 jours de la parité euro-dollar :

La réaction des gouvernements en Europe est d’abord partie de la périphérie, hors de la zone Euro :


La preuve à charge contre les marchés des produits dérivés

Je viens de retrouver un document rédigé en 2003 au titre évocateur : "Securitization post -Enron". Bien que le contenu soit complexe à déchiffrer, il me parait important de comprendre que les questions de droit, de fair-use en matière de marchés des produits dérivés, ont fait l'objet d'un important débat notamment à la suite des manipulations financières lors du scandale Enron.
Cette affaire avait marqué les esprits certes par la taille de la faillite, mais certainement aussi par le fait que des milliers d'Américains y avaient perdu leur retraite. A l'heure où plusieurs fonds de pension (financant les retraites par capitalisation) donnent des signes inquiétants de faiblesse, je vous livre la conclusion de l'auteur du document :
image[…]
image image[…]
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La preuve à charge que vous reclamiez, Mr Scharcz, pour pouvoir chercher à limiter ou restreindre les marchés des produits dérivés vient de vous exploser à la figure. Dommage que nous en fassions tous les frais.
Dans l’affaire Enron tout comme dans l'utilisation des instruments dits “Special Purpose Vehicles” (SPV) utilisés dans les marchés dérivés, on retrouve encore les jurisdictions de complaisance que sont les paradis fiscaux.
Une autre clé pour comprendre et régler cette crise se trouve dans les règles comptables pour les produits dérivés, FASB 157 et IAS 39 en particulier. Le plan Paulson 2 l'a bien compris en favorisant la mise en oeuvre de la fair-value. sans attendre l'aval de l'IASB, régulateur comptable.

2008/10/03

Le Plan Paulson 2 accepté !

La nouvelle est tombée il y a quelques minutes... maintenant commence le plus dur : se servir de ce plan pour restaurer la confiance auprès des marchés financiers. Et la maintenir.

Source : Forbes

2008/10/02

L'Innovation au service des métiers

J'ai publié un article sur le blog d'Atos Origin à propos des datacenters de Google. Alors que ce dernier est connu pour son innovation logicielle, j'aborde ici ce qui marque aujourd'hui son avantage compétitif.

L’Innovation comme avantage compétitif au service des métiers : l’exemple des datacenters de Google


2008/10/01

Windows annoncé sur EC²


Christian a été prompt pour nous annoncer le prochain support de Windows Server, SQL Server, IIS et l'environnement .Net sur Amazon EC².

Werner Vogels nous explique que le premier marché visé est celui de l'encodage audio et vidéo, gros consommateur de HPC (High Performance Computing). Mais on peut s'attendre à de multiples autres usages, que ce soit en développement, intégration, tests, recette, ou production des pans des Sytème d'Informations tournant sur Windows.

Actuellement en béta, la release publique est attendue pour la fin 2008. Cette annonce vient-elle couper l'herbe sous le pied de la communication attendue de Microsoft sur le Cloud Computing lors de la PDC, ou au contraire est-ce une mise en bouche d'annonces concertées ? Réponse dans quelques semaines.

On peut déjà noter que le phénomène de l'adoption de la virtualisation entraîne une refonte des modes de licensing de la part des éditeurs traditionnels. Le patron d'Oracle a commencé par officialiser le support d'Oracle DB sur Amazon EC², mais sans modifier le mode de tarification. La licence des produits BEA admet un fonctionnement sur partitionnement physique et logique des gros serveurs, mais ne prend pas encore en compte la virtualisation.

Ce n'est à mon avis qu'un étape d'une transition vers un mode licensing à la demande, qui représente bien la valeur ajoutée la plus immédiate pour le client de ces solutions logicielles. GoGrid ne propose pas encore cette flexibilité pour les serveurs utilisant Windows, et le mode de licensing de Flexiscale n'est pas encore très clair à ce sujet.

Le modèle industriel de facturation d'Amazon attendu est bien celui du "je ne paie qu'une fraction de la licence Windows uniquement en fonction de la durée où mon instance est active".



L’impact de la crise sur le marché IT et les SSII en France, en Europe et dans le monde, en 2008 et 2009

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Je listerai ici, au fil des mois, les principaux articles qui décrivent l’évolution économique du marché IT et des SSII en France et dans les autres pays en relation (USA, Inde, Europe...), en 2008 et 2009.

Comme je le dis dans mon introduction à ce blog, cette évolution sera déterminante pour la vitesse d’adoption du modèle de l'Informatique à la Demande (Cloud Computing) dans les entreprises.
Je reprends également les articles qui traitent du côté social de la crise dans le secteur IT, et en premier lieu chez les sociétés de services (SSII, intégrateurs et cabinets de conseil).

Pour une liste complémentaire des articles en anglais, voir ici.

2008 Q4
Récession de la dépense IT : le tabou est brisé, - 5 % en 2009 (LeMagIT, le 10/12/2008)

IDC ne prévoit plus que 1,2% de croissance des dépenses informatiques en 2009 en Europe de l'Ouest (LMI, le 3/12/2008)

L'Europe divise par deux ses prévisions de croissance des TIC pour 2009 (LMI, le 28/11/2008)
Marché IT : croissance tutti riquiqui, fondamentaux maousse costauds (LeMagIT, le 27/11/2008)

Crise: les SSII indiennes changent de ton (LeMagIT, le 17/11/2008)

IDC révise à la baisse ses prévisions de dépenses IT pour 2009 (LMI, le 14/11/2008)
CapGemini : la direction a un plan B pour 2009 (Boursier.com, le 14/11/2008)

Les SSII se préparent à la crise (3 pleines pages dans 01 Informatique du 13/11/2008)
Même la Silicon Valley est affectée par la crise, montre le Mercury News (LMI, le 12/11/2008)
Les grands de l'ingénierie technologique dénoncent les dérives du métier (LesEchos, le 12/11/2008); voir aussi le site du GEICET.

Recul du nombre de prestations informatiques en octobre - baromètre HighTechPro (LeMagIT, le 12/11/2008)

Les SSII indiennes réduisent leurs prévisions de recrutement de 38% (LMI, le 12/11/2008)
2% de croissance pour les SSII (in IDC France prévoit une forte chute des ventes de matériels en 2009, Distributique.com, le 10/11/2008)
2009 : une année de stagnation pour le marché informatique français (ITR News, le 10/11/2008)

Les services informatiques devraient rester porteurs en région en 2009 (LMI, le 7/11/2008)

Guy Mamou-Mani, Groupe Open : « la régie est en décroissance rapide » (LeMagIT, le 7/11/2008)

Face à la crise, les services informatiques résisteront mieux en province (01net.com, le 6/11/2008)

Inde : manque de transparence sur les conditions de travail (LeMagIT, le 6/11/2008)

Le dossier au vitriol sur le stress dans l'informatique (01Net, en plusieurs parties - novembre 2008)
Entre 3,9% et 5,9% de chômeurs dans l'informatique, selon la Dares (LMI, le 5/11/2008)

Le chômage augmente chez les informaticiens français (LeMagIT, le 5/11/2008)
Syntec Informatique table sur une croissance de 2% à 4% dans les logiciels et les services au premier semestre 2009 (LMI, le 5/11/2008)
Pour Syntec, les logiciels et services vont résister en 2009 (LeMagIT, le 5/11/2008)
Infosys : "nous n’avons pas peur de perdre notre activité au profit de certains pays d’Asie" (LeMagIT, le 3/11/2008)

Vers un coup de froid sur les embauches en SSII (LMI, le 31/10/2008)

La croissance des dépenses IT sera amputée de moitié en 2009, selon PAC (LeMondeInformatique, le 30/10/2008)
Trimestriels Tata Consultancy Services: le bénéfice net n'augmente que de 3,4% (LeMondeInformatique, le 30/10/2008)

La dépense informatique en croissance de 1,3% en 2009 selon PAC (ITR News, le 29/10/2008)
Steria : l'avertissement fait plonger le titre de 15% (Boursier.com, le 27/10/2008)
Les SSII indiennes font le gros dos face à la crise (LeMagIT, le 27/10/2008)

IT and the financial crisis (dossier Infoworld, le 25/10/2008)
La crise financière, moins grave que la bulle Internet pour les industriels IT américains (LeMagIT, le 23/10/2008)
La crise IT ne se fera sentir qu'à la fin 2008 (itprofessional.be, le 23/10/2008)

Trimestriels : le bénéfice de Wipro au point mort (LeMondeInformatique.fr, le 22/10/2008)
Résultats : IBM s'en sort bien grâce à l'Europe (LeMagIT, le 17/10/2008)

Baromètre HiTechPros : l'offre explose, la demande augmente (Cio-online, le 17/10/2008)
Recession-Proof IT jobs (Infoworld, le 16/10/2008)

20 ways to trim IT costs (TechWorld, le 16/10/2008)

Les dépenses IT vont se tasser...mais moins qu'en 2001, prédit Gartner (LeMondeInformatique.fr, le 14/10/2008)

Gartner’s worst case for 2009 IT budgets isn’t so bad (Zdnet, le 13/10/2008)

SSII européennes : UBS en mode récession (Boursier.com, le 13/10/2008)
Trimestriels : l'Indien Infosys reste en croissance, mais subit la crise (LMI, le 10/10/2008)

Informatique: le spectre de la crise du début des années 2000 resurgit (AFP, le 9/10/2008)

Mais quel sera l'impact de la crise sur le marché du décisionnel ? (Decideo, le 9/10/2008)

Crise financière : les “petites” SSII ont peur des ricochets (LeMagIT, le 7/10/2008)

Les SSII se préparent au gel des projets des banques (capital.fr, le 6/10/2008)

Accenture UK job cuts to hit IT workers (ZdNet, le 6/10/2008)
Crise financière : les explications de Syntec et de Steria (LeMagIT, le 03 octobre 2008)


Credit Crisis Spreads a Pall Over Silicon Valley
(NYTimes.com, le 03 octore 2008)

Dépenses IT : Gartner voit la croissance mollir (LeMagIT, le 02 octobre 2008)

Will your IT job survive the financial meltdown ? (Infoworld, le 2/10/2008)
What effect will the financial crisis have on the tech sector ? (The guardian, le 2/10/2008)

Les SSII indiennes se murent dans le silence (LeMagIT, le 1er octobre 2008)

2008 Q3

Déroute boursière : les valeurs IT en souffrance (LeMagIT, le 30 septembre 2008)
Le monde de la finance va revoir ses investissements IT à la baisse (L’expansion.com Le 29 septembre 2008)
La crise rattrape l'Europe, les banques sacrifient leurs budgets IT (LeMagIT, le 29 septembre 2008)
Dossier Comment la crise Financière impacte t'elle le secteur IT ? (JdNet, le 29 septembre 2008)
Le coup de froid se confirme pour les SSII indiennes (LMI, le 24/09/2008)
La crise financière met les SSII indiennes sous pression (LesEchos, le 24/09/2008)


Les budgets des DSI condamnés à stagner, prédit Datamonitor (reseaux-telecoms.net, le 23/09/2008)
La crise financière affecte l'informatique et l'information (L'Usine Nouvelle, le 17 septembre 2008)
Satyam (4ème SSII indienne) pourrait supprimer 9% de ses effectifs (LMI, le 17/09/2008)

Les entreprises coupent dans les dépenses IT... y compris en Europe (LeMagIT, le 11 Septembre 2008)
Les entreprises taillent dans leurs dépenses informatiques (Silicon.fr, le 10 Septembre 2008)
SSII : le secteur face à une baisse des budgets IT des entreprises (Boursier.com, le 9/9/2008)

Les dépenses IT mondiales pourraient dépasser 3.4 billions$ en 2008, d'après Gartner (NetEco, le 29 Aout 2008)
Dépense IT : la sinistrose s'installe aux Etats-Unis (LeMagIT, le 28 Aout 2008)
SSII : jusque-là, tout va bien -- ou presque (LeMagIT, le 4/8/2008)
Semestriels : les SSII françaises supportent bien la crise (LMI, le 31/7/2008)

Logiciel : les éditeurs européens vont-ils subir le même sort que leurs homologues américains ? (Boursier.com, le 8 Juillet 2008)

2008 Q2

EDS ferme trois sites en région et licencie 80 salariés (LMI, le 23/04/2008)

Logica supprime 1 300 emplois en Europe (LMI, le 22/04/2008)
Les SSII indiennes sont victimes de la crise américaine (LMI, le 14/04/2008)

Des budgets IT relativement stables selon le Gartner (ITRManager.com, le 5 Avril 2008)

2008 Q1

Forrester prévoit des dépenses informatiques en faible hausse (LMI, le 17/03/2008)

Coup de frein à la croissance des dépenses IT, selon Forrester (Citizen-e.fr)
Recul des dépenses IT : la France victime du syndrome Tchernobyl ? (LeMagIT, le 12 Février 2008)
Global IT 2008 Market Outlook (Forrester, le 11 Février 2008)
L'industrie française dépensera 12 Md€ dans son informatique en 2008 (LMI, le 8/02/2008)

Les dépenses IT hissent le fanal de la crise (JdN.fr, le 25 Janvier 2008)
Les SSII vous présentent leurs meilleures inquiétudes (Distributique.com, le 7/1/2008)


2007 Q4

L'augmentation des dépenses IT ralentira en 2008, selon IDC (LeMondeInformatique.fr, le 11 Décembre 2007)
La dépense informatique des entreprises va stagner en 2008 (01Informatique, le 12/10/2007)

2008/09/30

La Commission européenne lance une consultation publique sur le Web de demain

Voilà une initiative publique de l'Europe qui aurait la capacité de changer notre société, si nous savons saisir cette occasion pour exprimer notre créativité. A vos plumes !
" La Commission européenne a exposé comment l'Europe devait réagir à la révolution en cours dans le domaine de l'information, qui va s'amplifier dans les années à venir avec l'émergence de nouvelles tendances telles que les réseaux sociaux, le basculement vers les services commerciaux en ligne, les services nomades basés sur le GPS et la télévision mobile et le développement des étiquettes intelligentes. [...]
Les nouvelles applications technologiques nécessiteront une couverture internet complète. Avec l'internet des objets, l'interaction à distance entre machines, véhicules, appareils électriques, capteurs et toutes sortes d'autres dispositifs se fera par l'internet. Il est déjà employé dans le domaine des titres de transport électroniques et permettra aux appareils mobiles d'échanger des données afin d'effectuer des paiements ou d'obtenir des renseignements. Plus d'un milliard de téléphones seraient équipés de cette technologie d'ici à 2015. [...]
La communication de la Commission sur les réseaux et l'internet du futur est disponible à partir de l'adresse suivante :
http://ec.europa.eu/information_society/eeurope/i2010/index_en.htm
La consultation publique sur l'internet des objets est disponible à partir de l'adresse suivante :
http://ec.europa.eu/yourvoice/ipm/forms/dispatch?form=IOTconsultation "

2008/09/29

L'Europe prépare la "refondation du système financier international"


Suite à son discours à l'ONU, Nicolas Sarkozy a annoncé il y a quelques heures que l'Europe se mettait à plancher sérieusement sur le système financier "dans les prochains jours".

Sont fermement invités à la séance de travail préparatoire, avant de rencontrer les autres pôles du système financier international :
  • les 4 pays Européens du G8 (France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni),
  • José Manuel Barroso (président de UE),
  • Jean-Claude Juncker (président de l'Eurogroupe) ,
  • Jean-Claude Trichet (président de la BCE),
  • et Nicolas Sarkozy (représentant la France et président du Conseil de l'Europe)
Mr Sarkozy a annoncé une initiative pour une régulation financière largement renforcée :
"Reconstruisons ensemble un capitalisme régulier et régulé où des pans entiers de l'activité financière ne sont pas laissés à la seule appréciation des opérateurs de marché, où les banques font leur métier. Le métier des banques, c'est de financer le développement économique plutôt que la spéculation"
Sans arriver à une extrémité d'une économie entièrement dirigiste, les meilleurs économistes du monde, tel Stiglitz, s'accordent depuis de nombreuses années sur la nécessité impérative de l'intervention du régulateur pour la bonne santé des marchés.

A signaler que les prix Nobel Joseph Stiglitz et Amartya Sen avaient été embauchés par le président français en janvier dernier pour proposer une meilleure définition que le PIB de la richesse produite par un pays. Les mauvaises perspectives présentes et à venir sur le PIB de la plupart des pays vont sans doute accélérer pour l'ensemble de la société le changement de référentiel, qui saura promouvoir d'autres valeurs fédératrices utiles en temps de crise. Nous ne pouvons plus soutenir un modèle de croissance basé sur une définition purement productiviste, en écartant la richesse sociale. Le modèle du court-terme purement comptable est acculé aujourd'hui à la faillite de manière éclatante.

C'est une chance unique pour la sphère politique de recouvrer une nouvelle légitimité, tous horizons confondus, si elle sait se saisir de l'occasion pour se remettre en question avec un réel projet et une vision politique, en prenant rapidement ses distances avec les milieux financiers. Mr Sarkozy semble l'avoir bien compris depuis quelques jours. Sa position est bien plus confortable que celle de Mr Obama qui ne peut pas prendre des postures aussi fermes tant qu'il n'est pas élu, et qui devra gérer la tentation militaire dans un pays économiquement à genoux.



2008/09/28

Google Pelamis et la mer de troncs


Christian Faure nous a dégotté une petite vidéo pédagogique sur les générateurs pélagiques pour illustrer un brevet de Google dont on parle depuis quelques jours sur la blogosphère.
Google a adapté ce système pour alimenter en courant continu ou alternatif des datacenters flottants (et non pas sous-marins).


L'idée est séduisante :
  • l'énergie des vagues est gratuite et non polluante; pas de rejets à part de la chaleur
  • cette énergie sert aussi à pomper de l'eau de mer pour le refroidissement du datacenter
  • la production d'énergie solaire ou éolienne peut venir suppléer l'énergie pélagique
  • le datacenter est rapidement opérationnel parce qu'assemblé et non pas construit; il est déplaçable
  • le concept est très modulaire, le datacenter peut donc être partiellement terrestre pour quelques fonctions du système, en fonction de l'environnement local
A noter :
"much of the world's population lives near oceans, so system 100 could bring computing or telecommunication power close to them. Much of the world's communications infrastructure also runs through the oceans, so that system 100 could tap into existing infrastructure near shorelines."
La forme de l'engin fait un peu penser aux convois de troncs flottants des anciens bucherons :
"Approximately 40 machines spread over a square kilometer could also produce approximately 30 MW. The system ... may operate satisfactorily, for example, approximately 3-7 miles from shore, in 50-70 meters of water. "
"A standard size for such a system may cover an area approximately 600 m. times 200 m. Each motion-powered machine may have a pontoon diameter of 3.5 m and length of 35 m. "
Sachant que Google O3b envisage parallèlement de se doter d'une constellation de satellites de télécommunications, à la limite le seul cable qui reliera l'ensemble de ces troncs flottants sera le cable d'amarrage.

J'ai été attentif à la description du dispositif de refroidissement, car je me suis intéressé aux peintures anti-fouling dans une autre vie. Pelamis utilise un circuit fermé pour le refroidissement interne et l'eau salée est confinée dans l'échangeur externe :
"The cool water may also pass through heat exchangers (not shown) either at or away from the data center modules. Such use of heat exchangers allows the relatively caustic seawater to be isolated in only one part of the system, with fresh water or other coolant circulating in a closed-loop system on the other side of the heat exchangers. As a result, maintenance may be minimized, as the closed-loop side of the system may be kept in operation, with frequent replacements needed only on the saltwater side of the system."

Idée de valeur ajoutée : équiper chaque caisson de caisses grillagées et laisser les ostreiculteurs entretenir le parc à huitres géant et les échangeurs ;)

2008/09/27

Le mythe de “l’offre et la demande”

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Vous savez que j’aime pourfendre les mythes. D’autres aussi en font une spécialité, tel Paul Jorion qui relate cela de manière brève et efficace à propos du prix du pétrole.


La “loi de l’offre et de la demande” qui expliquerait les évolutions des prix, n’existe PAS. C’est une explication simpliste pour endormir les consciences. Sa seule force réside dans le fait qu'elle parait de prime abord évidente à notre esprit. C'est parce que nous sommes victimes de notre tendance à croire qu'un modèle conceptuel idéal (les marchés purs et parfaits) est la réalité. C'est une illusion. Si vous n'êtes pas convaincu, lisez "Les vrais lois de l'Economie", écrit par le Pr Jacques Genereux. 

2008/09/26

Le pot de miel

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Christian Fauré nous propose un rapprochement entre les stratégies de Google et d’un opérateur téléphonique. Il me semble que l’on peut étendre ce rapprochement à toute forme de capture du consommateur.


Dans le secteur des médias tout d’abord, où l’on monétise la minute de cerveau rendue disponible pour recevoir de la publicité.
Une chaîne de télévision cherche ainsi à augmenter ses recettes publicitaires en augmentant le nombre de ses téléspectateurs par la qualité du contenu diffusé; idem pour un journal ou un blog avec ses lecteurs, ou une radio avec ses auditeurs.

Dans le secteur du spectacle également, où l’on monétise l’intérêt des clients pour vendre des produits dérivés.

Dans le secteur de la grande distribution enfin, où l’on monétise la présence et la fidélisation du client pour proposer des services additionnels (assurances, voyages, billeterie).

Dans tous les cas, le service ou le produit initialement proposé sert de pot de miel pour attirer le consommateur.

La bulle des CDS se dégonfle


Voilà un article d'aujourd'hui de l'AGEFI qui vient à point pour apporter de l'eau à mon article précédent : "Le marché des dérivés de crédit se rétrécit pour la première fois".

On y apprend notamment que le montant des CDS a culminé à 62 045 milliards de $ fin 2007, et qu'il a chuté de 12% au premier semestre 2008.

Les autorités réclament rapidement plus de régulation sur ce marché, c'est bien de se rendre compte qu'un marché non régulé ne peut pas exister longtemps, mais c'est un peu tard pour prendre ces mesures. La désintégration du marché des produits "sécurisés" sur la dette s'est étendue à l'étage supérieur du marché des CDS, et l'annonce dans divers pays des récessions du PIB, les débuts de hausse du chomage, montrent que l'impact atteint déjà aussi l'économie réelle.


2008/09/25

La finance aux pieds d'argile (Dérives économiques Partie II)

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La finance était, uniquement par les volumes brassés, un géant. 

Mais un géant aux pieds d’argile, comme le montre l’image ci-dessous :



L'étage jaune correspond aux liquidités de l'économie réelle, tangible, basée sur des produits physiques et matériels ou des prestations intellectuelles : ce sont des billets et des pièces.
L'étage violet est constitué des liquidités associées aux comptes chèques, cartes de crédit, cartes prépayées...

L’étage vert correspond notamment aux fameux CDO qui repackageaient les prêts hypothécaires Subprimes.
Les liquidités de l’étage rouge est constitué des CDS (Credit Default Swaps), futures et options. Les CDS, bien que représentant une petite partie de cet ensemble, ont grandi à une vitesse exponentielle, jusqu’à dépasser 50 000 milliards de $ !


2 raisons à cette croissance démesurée :
  • Banking regulations and the lack of funding requirements for CDS: Banks are required by law to hold a certain amount of capital for loans they make - about 8 cents for every dollar in principle, but there are a number of loopholes that allow it to be less for certain types of loans. But there are very limited capital requirements for CDS, so banks and other CDS market participants can take on much more credit exposure through CDS than they could directly.
  • A loan must be funded: If you lend someone some money, you have to borrow it or use your own capital. However, if you take on the exact same risk through a CDS transaction, there is no need to put up any money, provided your counterparty will accept your credit risk.
For both these reasons, hedge funds have been large participants in the CDS market, because through credit default swaps the funds can take on much more risk (and receive much more in premiums) than their modest cash reserves would normally permit.
L’appât du gain immédiat et la rapacité a entraîné une prise de risque collective du secteur financier. Tant que je te fais confiance, ca va bien pour nous deux :


Mais les défauts de remboursements des prêts, dans l’économie réelle aux pieds du géant, a anéanti l’étage vert, et la détérioration actuelle des réserves des banques menace maintenant dangereusement l'équilibre mondial de l’étage rouge. Son poids économique est tel qu’on parle de risque systémique (y compris les plus hautes autorités), car son écroulement peut emporter le système bancaire dans son ensemble.

Les banques d’investissement indépendantes ont disparues avec l’étage vert, les prochaines victimes se compteront dans les rangs des hedges funds, puis des banques commerciales. Tout l’enjeu des financiers est maintenant de placer très rapidement des étais pour éviter que les défauts de paiement et de contrepartie de risques provoqué par les faillites en série n’emporte la plupart des établissements en cascade. Chaque banque qui tombe laisse plus de poids à porter aux autres, ainsi qu’en bout de chaîne aux investisseurs particuliers.

Sources :

REST à la Cantine

 J’étais ce matin au Wake Up organisé par Didier à La Cantine, pour un débat animé sur l’architecture ROA et son adoption en entreprise. J’ai apprécié d’y recroiser des têtes connues, ainsi que l’initiative de la création d’un nouvel espace de partage et de diffusion, qui nous aide collectivement à gagner en maturité sur la réflexion dans nos propositions d’architecture et d’accompagnement.

Il est possible que je présente le mois prochain ma vision du Cloud Computing, dans une formule que nous avons intitulée avec Grégory et Aurélien “le tribunal du SI”. Je vous en reparlerai.

MAJ
Ce "tribunal du SI" a finalement bien eu lieu quelques mois après avec Aurelien dans le rôle du procureur et moi dans celui de l'avocat de la défense des architectures actuelles (on ne pouvait pas avoir deux rôles de procureurs!). Aurélien attaquait avec toutes les armes et qualités offertes par le cloud computing, et je contrais à la volée. Je vous recommande vivement la formule. Cette session absolument unique était réservée à nos collègues chez notre employeur pour le tout dernier séminaire de veille technologique 5@7, avant une suite interminable de réorganisations. Sic transit gloria mundi.

2008/09/23

Le Conseil Européen demande devant l’ONU des sanctions contre le désastre financier

Nicolas Sarkozy prononcera un discours aujourd’hui à l’ONU, en tant que président en exercice et représentant du Conseil Européen.
“Il faut pouvoir expliquer qui est responsable du désastre et que ceux qui sont responsables soient sanctionnés et rendent des comptes”.

Source : Challenges.fr

2008/09/22

l’URSS a gagné la guerre froide

…et elle étend désormais son modèle économique à tous les pays de l’Ouest. Il est donc maintenant interdit de vendre à découvert les actions de nos camarades financiers.
En tout cas, si vous aviez des interrogations sur les actions à acheter-acheter-acheter toujours parce que la divine main invisible du marché pur et parfait les rend infaillible, on vous simplifie le choix.

Immobilier France : Prise de Conscience de la FNAIM


Je prends souvent comme exemple du décalage de la prise de conscience (la dissonance cognitive) le cas du marché immobilier. Alors qu'il s'agit d'un marché caractérisé par les tendances lourdes de la macro-économie, et dont les orientations à moyen terme sont très prédictibles, le phénomène d'éclatement d'une bulle immobilière met plusieurs années à contaminer toutes les consciences.

Bien sur les intérêts de certaines corporations font qu'elles ont tendance à lancer des messages rassurants, mais il ne s'agit que de méthode Coué ou de politique de l'autruche. Les faits sont bizarrement résistants à l'optimisme conservateur de certaines personnes qui font les belles pages de nos journaux.

Dernière étape de la propagation de la prise de conscience de l'éclatement de la bulle immobilière en France : les dernières déclarations de la FNAIM.
Lire en particulier le passage sur la baisse des prix à Paris, et l'extinction du mythe de "l'exception parisienne".

Avec une telle anticipation de la FNAIM dans un registre qui n'a jamais été le sien jusqu'alors, attendons-nous dans quelques jours à des chiffres INSEE très mauvais pour les ventes immobilières du T2 2008, qui signaleront clairement à tous le début du lent retour de l'indice dans le fameux "tunnel de Friggit".

2008/09/20

La finance en coma dépassé

Depuis le 15 Septembre, l’un des principaux thermomètres de la santé financière mondiale crève tous les plafonds historiques d’alerte.
Il s’agit de la différence entre les taux d’intérêts du papier commercial US adossé aux assets les plus risqués (dits “"A2/P2 non financiers”, ce sont les obligations émises par des entreprises notées entre A3/A- et Baa2/BBB) et celui adossé aux assets les plus solides (AA non financiers).
Cette différence (spread) est l’image de la confiance que les marchés financiers accordent aux fameux CDS, CDO etc. Habituellement très stable et à des niveaux faibles, cette différence a connu des soubresauts historiques depuis debut 2007. Toutes les grandes annonces des banques centrales depuis le debut de la crise ont été diffusées au moment où cet indicateur accusait une fièvre soudaine, tout comme on augmenterait les doses d’antibiotiques pour traiter une septicémie. Les marchés ont été à chaque fois inondés de nouvelles liquidités pour éviter que le niveau de méfiance trop fort ne bloque tous les emprunts entre banques (crédit crunch).
Le graphe suivant parle de lui-même, la température n’est jamais redescendue complètement, et la gangrène continuait à répandre son infection. Aujourd’hui la finance US est en coma dépassé :


Malgré les mesures annoncées jeudi par la FED et la BCE (voir l'article de l'AGEFI), la journée de vendredi 19/09 a vu continuer la progression spectaculaire de cet indice.

D’autres indicateurs similaires, ici le TED spread, présente la même alerte. Il mesure la différence entre le taux Libor 3 mois et celui des bons du Trésor de même échéance. Il avait dépassé les 200 points de base au plus fort des tensions de liquidité, fin 2007 :

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Historique des valeurs sur une période glissante :




Sources :
http://www.agefi.fr/articles/article.aspx?id=1051293
http://www.federalreserve.gov/releases/cp/  [La FED ne publie plus depuis fin 2010 sur cette page de graphique représentant l'historique des données pour le CP, il faut telecharger les historiques pour reconstruire soi-même les courbes ; encore une fois, quand un indicateur est pertinent, on le diffuse le moins possible :(
Le système FRED diffuse le graphique de l'historique des taux du CP "AA non financial", mais pas celui pour la catégorie A2/P2 ni le spread qui nous interesse ;
Shadowstats ne diffuse que les graphiques des stocks, pas ceux des taux]
http://www.bloomberg.com/quote/!TEDSP:IND#
http://www.crystalbull.com/stock-market-timing/TED-Spread-chart/
http://www.wikinvest.com/rate/TED_Spread


Mise à jour le 22/09 : 
Trader's Narrative nous fait part d'un autre indicateur en péril : le taux des bons du Trésor US à 90 jours, illustré ci-dessous ou sur Yahoo Finance)


Historique de ses valeurs sur 2 ans glissants :



2008/09/02

Pour comprendre Google Chrome

imageJe viens de publier une analyse sur Google Chrome et V8 sur le blog "Entreprise 2.0".

"Le web bruisse depuis hier pour l’arrivée du produit Google Chrome. La plupart des commentaires se limitent à considérer cette solution comme un nouveau navigateur, face à IE8 ou Firefox 3. C’est à notre avis bien plus que cela..."

2008/09/01

Construire son propre Cloud interopérable


On ne lutte pas contre le cloud computing. La seule autre alternative poussée par les acteurs du marché est de proposer de monter ce que j'appelle un "cloud on premises" ou Private Cloud, ou en bon français une infrastructure de virtualisation dans mes locaux.

Mais voila que la release 1.0 du projet OpenNebula vient nuancer un peu la frontière entre ces 2 types d'offres.
Elle propose de se monter sa propre infrastructure mais aussi de s'interconnecter à Amazon EC² de manière transparente pour absorber les plus gros pics de charge. Encore une fois c'est un projet open source (européen - vive Reservoir!) qui est au devant en termes d'inter-opérabilité des Clouds.

2008/08/26

Elastic Bloc Store : un SAN pour les services web Amazon


Le cloud computing vient de franchir une nouvelle étape avec la mise à disposition de l’offre Amazon EBS, qui complète ainsi toute la gamme des services de persistance que l’on peut souhaiter :

  • S3 pour le stockage clé-valeur
  • SimpleDB pour le stockage de données structurées
  • EBS pour le stockage de blocs, formatés selon notre convenance et nos besoins d’optimisation
Jusqu’à présent, l’étude du choix d’une solution SAN, son achat, son installation, sa configuration initiale et son optimisation pour chaque application utilisatrice consommait un budget non négligeable pour une DSI. C’est encore un exemple des leviers de productivité dont les nouveaux entrants sur le marché (start ups ou PME) sont friands pour marquer des points de compétitivité face à des acteurs plus imposants, déjà établis en terme de part de marché, et dont l’organisation interne sera plus lente à adopter ce type de services.
A quand le terme Cloud Computing dans la scorecard des DSI du Cigref ?

2008/08/24

L’affaire Dominici ou la politique de l’occultation


 Tel aurait pu être le titre du dernier ouvrage à propos du tragique triple meurtre du mardi 5 Aout 1952, à Lurs. Cette affaire exceptionnelle m’est suffisament proche (et je ne parle pas seulement en kilomètres) pour que je me sois intéressé aux 732 pages rédigées par Eric Guerrier. Bien m’en a pris, car son livre rétablit avec une grande rigueur un très grand nombre de faits vérifiables, sans aucun parti-pris préconçu. J’ai tout particulièrement apprécié sa méthode consistant en définitive à séparer les faits et les protagonistes en 3 phases successives.

La première pour le meurtre des deux parents Drummond; la deuxième pour le meurtre d’Elizabeth Drummond, agée de 10 ans, évanouïe puis mortellement frappée de 2 terribles coups de crosse, de sang-froid. Et la troisième pour la phase publique, celle d’une étonnante enquête judiciaire, et de procès non moins déroutants.

A chaque phase, ce sont de nouvelles complicités, de nouvelles responsabilités, de nouvelles compromissions et de nouvelles culpabilités qui peuvent être sondées séparément, bien que tout l’édifice logique reste articulé et cohérent. Du tragique fait divers à l’affaire d’Etat, Eric Guerrier nous livre de précieuses informations sur les ressorts qui animent une société toute entière. Il n’est pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, et cette affaire est aussi une occasion historique de jauger une société à l’aune d’une victime innocente.

 Quelles que soient vos convictions actuelles sur cette affaire, vous pouvez la soumettre à l’épreuve des faits patiemment reconstruits par Eric Guerrier, à la suite de la longue bibliographie qui existe déjà. Il réussit à aller beaucoup plus loin et beaucoup plus en profondeur sur tous les plans de cette “énigme” judiciaire que les ouvrages précédents sur toutes les thèses envisagées, dont il montre le possible intérêt mais aussi les limites ou les contradictions. J’ai ainsi pu retrouver avec encore plus de détails historiques la trace de la piste Bartkowski et la double vie de Jack Drummond dans le contexte politique de la guerre froide et de la IVème République, ou suivre l’hypothèse inquiétante du rôle de Roger “Zézé” Perrin ou de Gustave Dominici. Nous y retrouvons également beaucoup d’éléments relatés lors d’un “Rendez-Vous avec X” sur France Inter le 22 mai 1999 pour la première diffusion.
Détail à l’attention de Eric Guerrier : la personne non nommée qui a remarqué la première la présence du pantalon de Gustave séchant derrière les volets de sa chambre le matin du 5, est le docteur Dragon d’Oraison.

Références du livre d’Eric Guerrier : 
L’affaire Dominici – Expertise du triple crime de Lurs
Edition Cheminements, 2007
A la mémoire d’Elizabeth Drummond.

Existent encore aujourd’hui :

  • la base de l’ancien pilône EDF du Km 32, lieu du rendez-vous fatal fixé à la famille Drummond;

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  • le mas de la Grand’Terre vu de la borne du km 32, de l'autre côté de la route. Le départ du chemin à gauche mène vers le petit pont.

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Ont complètement disparu suite à l’élargissement de la RN et à la croissance de la végétation : le murier; le puisard; la majeure partie de la zone de stationnement, lieu des deux premiers crimes.

  • photographié à partir de la route, le petit pont enjambant la voie de chemin de fer avant le virage, avec la Durance en arrière plan;

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La croix commémorative de l’autre côté du pont, située à 15 m environ du lieu du meurtre d’Elizabeth, est encore régulièrement fleurie et décorée, comme en ce lendemain du mardi 5 Août 2008. Le lieu précis du meurtre d'Elizabeth n’existe plus depuis les travaux de l’autoroute sur le remblai du km 91 de l’A51.  

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Je suis passé devant la maison où vit aujourd’hui Yvette Barth (la femme de Gustave Dominici au moment des faits), à quelques petits km du lieu du drame. C’est l’une des 3 ou 4 dernières personnes vivantes qui pourraient raconter avant de disparaître la vérité sur les circonstances exactes entourant la mort d’Elizabeth : que s’est-il passé entre le moment des coups de feu et 4h du matin sur le lieu du crime et à Grand Terre; quelles personnes ont décidé qu'il fallait tuer une enfant de 10 ans blessée et évanouïe; qui lui a porté les coups fatals avec la crosse de la vieille carabine US M1.

Les mobiles de cette dernière mise à mort sont désormais bien connus, le cercle des responsabilités est très resserré, mais pour que le souvenir d’Elizabeth ne nous hante plus, les derniers éléments entourant ces questions devront enfin être portés à la connaissance de tous. Notre conscience sociale le réclame, car sa mort est un des signes indubitables qui prouve que quelque chose d’essentiel a été oublié par les protagonistes à un moment donné. C’est cette part d’humanité qu’intimement ou inconsciemment nous voulons retrouver. L’espoir de ce genre de quête c’est qu’elle ne soit pas définitivement perdue, car nous resterions chacun des amputés.

2008/08/04

Dérive économique (partie 1)

Marc Touati annonce les premiers indicateurs avancés de recession économique en Europe.
Jusqu’à ces dernières années, je remarquais ces fluctuations de l’économie sans rien y comprendre. Comme un chimpanzé au bord de la mer qui voit monter et descendre la marée, et qui ne peut que noter que le marnage est chaque jour différent. L’état de l’instruction de l’économie dans les écoles françaises ne m’y aidant guère, et absorbé par d’autres sujets, j’avais en réalité renoncé à exercer mon droit de comprendre, confiant cette activité aux prétendus spécialistes, qui ne manquaient pas d’être interviewé à chaque épisode turbulent du feuilleton économique.
Quelle profonde erreur. Cette capitulation de la volonté me condamnait à rester un chimpanzé dans le monde économique, et à laisser à d’autres le soin de comprendre à ma place, et de me dire ce qu’il fallait comprendre.
Je pouvais continuer à remarquer toutes ces années durant les conséquences désastreuses des choix économiques qui étaient pris, mais je n’étais pas capable de les critiquer en proposant une argumentation plus construite vers d’autres alternatives, remisant toujours plus loin le moment de prendre le temps de creuser la question.
J’ai repris du poil de la bête ;) au tout début 2005 en étant confronté à la bulle immobilière. Le moment de me lancer dans une acquisition immobilière avec un lourd emprunt a été un déclancheur suffisamment puissant pour que je prenne le temps de la reflexion. J’ai été rapidement fixé sur la question du marché immobilier, mais cela m’a surtout donné le coup de pouce nécessaire, accompagné par d’autres internautes et par la lecture de nombreux auteurs, pour passer de manière naturelle d’un intérêt pour ce seul marché à la macro-économie puis à la finance. C’est un exemple de maturation de la réflexion d’un groupe sur son environnement, ce que j’appelle une prise de conscience sociale.


Après ce long préambule, revenons-en justement à notre environnement économique. Pour commencer, il faut se détacher complètement des données brutes retransmises par tous les médias classiques. Savoir que telle action ou tel indice a fait +0,12% à la bourse aujourd’hui n’a aucune valeur réelle d’information. Pire, l’information est systématiquement découpée en rondelle, fragmentée à l’extrême. C’est un manège pour prétendus experts uniquement, et qui empèche toute prise de recul salutaire pour jauger une situation. Nous nous interesserons donc en premier aux historiques des valeurs.
Oui mais pour quelle valeur ? Quel indice faut’il suivre ? Pour suivre la crise en cours, il faut plusieurs indices, puisque la crise est multiple.
Concernant la crise monétaire, pour diverses raisons sur lesquelles je reviendrai dans de prochains billets, je conseille de commencer par suivre les parités Yuan / dollar, et Yuan / euro. Ca donne ceci pour la première :
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et ceci pour la seconde :
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La différence de profil saute aux yeux. Elle traduit un affaiblissement continu et important imagedu dollar par rapport aux 2 autres devises pouvant jouer un rôle de référence mondial. Ce rôle est tenu depuis Bretton-Woods par le dollar, en remplacement de la livre sterling. Mais le poids historique de cet accord de 1944 cache un nouvel ordre macroéconomique mondial appelé Bretton Woods II et mis en place de manière informelle vers 1995, et qui font de la Chine et du Japon les 2 plus gros pays détenteurs de la dette émise par le Trésor US.
Le plateau qu’on oberve pendant plus d’un mois en mai est causé par une intervention massive de la banque centrale Chinoise pour soutenir le dollar. Le semblant d’acalmie ces toutes dernieres semaines peut également s’illustrer par le tassement des cours du pétrole. Mais je pense que la tendance générale n’est ni inversée ni stabilisée. Je m’attends à ce que passé les Jeux Olympiques, fin août, la politique monétaire de la Chine soit beaucoup moins conciliante avec le dollar, et que la glissade continue de plus belle.
Autre pierre angulaire de l’édifice économique, les rehausseurs de crédit. Il n’y en a que 7 dans le monde, et la situation parle d’elle-même pour les plus gros d’entre eux :
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Non, vraiment, la crise n’est pas finie.
On se retrouve en septembre pour de nouveaux billets.